La médaille du jour. Jimmy Vérove, trompe-la-mort du basket français

La vie de Jimmy Vérove épouse les rebonds d'un ballon. Né à Gravelines, ville de basket, au début des années 1970, il suit les traces de son père Yves-Marie, double champion de France et rejoint à l'âge de 18 ans Limoges, le meilleur club français. L'ascension se brise au printemps 1992, lorsqu'il contracte un staphylocoque doré, qui lui vaudra quinze jours de coma et huit kilos de médicaments avalés. Mais huit mois plus tard, l'homme est de retour sur les parquets et en avril 1993 décroche avec Limoges, le premier titre de champion d'Europe d'un club français. Jimmy, prénom et physique de jeune premier, est alors le chouchou du public. Mais son corps le trahit à nouveau, au rythme d'une opération tous les deux ans dont quatre ruptures du tendon d'Achille. Vérove quitte le Limousin et finit par se poser à Brest pendant 10 ans, équipe entrainée par son père qu'ils emmènent jusqu'en Pro A.

Il se relèvera d'un grave accident de moto

En 2005, nouvelle épreuve :  il est victime d'un accident de moto. Second coma, avec en prime douze fractures. Et huit mois plus tard, le revoilà. Cette fois, pas pour être champion d'Europe mais pour batailler en Nationale 2 puis Nationale 3, juste par amour du basket. "J'ai failli mourir deux fois, dit-il, Et sur un terrain, on a souvent dit que j'étais fini. Mais c'est moi qui décide de ma mort." Jimmy Vérove a arrêté sa carrière l'année dernière à l'âge de 47 ans. Il est depuis quelques semaines l'entraîneur adjoint du club de basket de Pau, en Pro A. Lui, l'ancienne légende de Limoges. Les deux clubs se détestent depuis les années 1980. Jimmy Vérove a été de tous ces combats, copieusement insulté par le public palois. "Aujourd'hui, j'ai les clés, je ferme la salle de Pau, c'est énorme !", s'amuse t-il dans les colonnes de La République des Pyrénées. Mardi 20février Pau reçoit Limoges pour le 103e clasico du basket français : il est déjà l'homme du match.