La médaille du jour. Marinette Pichon raconte comment le foot l'a sauvée d'un père violent

Marinette Pichon est la meilleure joueuse de l'histoire du football français, 81 buts avec l'équipe de France. Elle publie son autobiographie intitulée Ne jamais rien lâcher (éditions First). Le livre s'ouvre par une question : "Que serais-je devenue sans le foot ?" et se termine par cette conclusion : "Le football m'a sauvée".

Sauvée d'une enfance massacrée par un père violent et alcoolique. L'une des rares fois où il la ramène d'un match en voiture, il la menace : "Tu vois les arbres le long de la route ? Tu veux en choisir un pour que je te mette dedans ?" Son père finira condamné pour agression sexuelle sur sa grand-mère.

Marinette sauvée par le foot et par sa mère. Une mère héroïque qui tient la maison à bout de bras. Elle se saigne pour lui payer ses chaussures de foot. Les Patrick noires et vertes de Michel Platini qu'elle ne quitte jamais, même pas pour dormir.

Vider la colère et la rage

Nous sommes dans les années 80 : le foot, pour les filles, c'est avec les garçons. Il faut supporter les coups et les moqueries. Mais ça ne dure pas car Marinette marque but sur but. "Au foot, dit-elle, je vidais toute cette colère, toute cette rage"

Cette force la conduira jusqu'aux Etats-Unis, le meilleur championnat du monde dont elle devient la meilleure joueuse en 2002-2003. La force aussi d'affronter le regard des autres. Marinette Pichon est l'une des premières sportives à assumer publiquement son homosexualité.

Elle raconte sa bataille pour avoir un fils avec sa femme Ingrid. Comment elle est devenue en 2012, la deuxième femme française à bénéficier d'un congés paternité. De la rage et de l'amour donc. "Ne jamais rien lâcher."