Elle tweete contre les cartels mexicains, ils tweetent son assassinat
Il devient de plus en plus dangereux de dénoncer des barons de la drogue de l’Etat de Tamaulipas au nord du Mexique. Extorsions de fonds, enlèvements, fusillades, incendies criminels, tout y passe. Ils ont même le dernier mot sur ce qui est imprimé ou diffusé dans les médias locaux. Une jeune journaliste a pourtant brisé le tabou en partant en croisade contre ce bastion du crime. Elle se faisait appeler Felina en référence à Catwoman. Un fait divers tragique raconté par le site The Daily Beast.
Felina était l’une des contributrices d’un très populaire dans cette région : 100.000 abonnés sur Twitter et plus d'un demi million sur Facebook. On y donne des alertes en temps réel sur les violences dans la région. Exemple : on peut y avertir d’une fusillade en cour entre gangs de la drogue dans laquelle les passants pourraient être touchés par des balles perdues. Sauf que des narcotrafiquants ont voulu connaître la véritable identité de Felina et de ses compagnons. Il y a un an, une prime de 48.000$ a même été proposée pour quiconque révélait les noms des administrateurs du site. Il y a même eu des exécutions de personnes soupçonnées d'être des contributeurs au site. Malgré les menaces, Felina a continué à poster des informations sous son pseudo Twitter : @Miut3.
Mais le secret n'a pas tenu. Le 16 octobre dernier au matin, sur son propre compte Twitter piraté, ce message : "Mon vrai nom est Maria Del Rosario Fuentes Rubio. Je suis médecin. Et aujourd’hui, ma vie a pris fin. " Une photo de la jeune femme, le visage ensanglanté, accompagnant le tweet. Un autre message quelques minutes plus tard : "Fermez votre compte, ne mettez pas vos familles en danger comme je l'ai fait. Je suis morte pour rien .” Le compte a été supprimé depuis.
Paradoxe de l’histoire, l'identité de Felina a peut-être été découverte par hasard, enlevée pour une autre raison par les narcotrafiquants avec un autre médecin et une infirmière.
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