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Démangeaisons : on sait pourquoi ça gratte

On commence à en savoir un peu plus sur la cause de nos démangeaisons. De nouvelles recherches de biologistes de San Diego aux Etats-Unis, ont permis d'identifier deux types de démangeaisons, chimiques et mécaniques.
Article rédigé par franceinfo - Mathilde Fontez
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
On connaît un peu les mécanismes qui déclenchent les démangeaisons. (Illustration) (KINGA KRZEMINSKA / MOMENT RF / GETTY IMAGES)

Avec Mathilde Fontez, rédactrice en chef du magazine scientifique Epsiloon, on parle aujourd'hui des démangeaisons.

franceinfo : Des chercheurs viennent de comprendre pourquoi ça gratte avec le mécanisme qui se cache derrière les démangeaisons... 

Mathilde Fontez : Oui, ils ont retracé tout le chemin nerveux des démangeaisons. Depuis la peau, jusqu’aux neurones, qui commandent ce mécanisme de défense. Car c’en est un, il faut le rappeler : cette sensation désagréable a été sélectionnée pour nous alerter d’un danger. C’est un signal d’alerte, un peu moins élevé que la sensation de douleur en quelque sorte.

Et ce qu’ont trouvé ces chercheurs de l’Institut d’études biologiques de San Diego, aux Etats-Unis, c’est qu’il y a en fait, deux types de démangeaisons, commandés par deux mécanismes : un pour les démangeaisons chimiques – quand un produit nous irrite la peau, par exemple. Et l’autre pour les démangeaisons mécaniques – une mouche qui vient nous chatouiller le bras, par exemple.

Deux mécanismes qui provoquent la même sensation ? 

La sensation est la même, le chemin est le même, depuis la peau, jusqu’à la moelle épinière et enfin, jusqu’au cerveau. Mais ce sont deux circuits parallèles, qui aboutissent à deux populations de neurones différents.

Les chercheurs ont démontré cet effet chez la souris, en particulier des souris génétiquement modifiées, pour être plus sensibles au toucher – et donc, plus se gratter en quelque sorte. Ils ont observé qu’en inhibant l’une ou l’autre, de ces deux populations de neurones, les souris arrêtent bien de se gratter. Et en analysant le cerveau de ces souris, ils ont pu voir l’activation de ces deux types de neurones, en fonction du type de stimulation – mécanique ou chimique. 

Une piste peut-être, pour soigner des maladies comme l’eczéma ?

Oui, l'eczéma ou le psoriasis. Toutes les démangeaisons chroniques. C’est le but de ces chercheurs, à terme : trouver des substances qui permettraient de désactiver ces mécanismes, dans le cas d’affections cutanées.

Et les chercheurs montrent qu’il faudra agir simultanément sur les deux circuits, sur les deux populations de neurones, parce que dans le cas pathologique, ces deux circuits se mélangent. La distinction entre les deux voies devient floue, et tout s’active. C’est sans doute la raison de l’intensité des démangeaisons : ça gratte beaucoup plus fort. Et c’est aussi une donnée clé pour l’efficacité des traitements.

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