Des astronomes captent un rayon cosmique ultra-énergétique

Un rayon cosmique record a été détecté aux États-Unis par le Telescope Array. Son énergie est comparable à celle du rayon cosmique le plus énergétique jamais observé, "Oh-My-God", qui avait fait grand bruit en 1991. Les astronomes l’ont nommé Amaterasu, du nom de la déesse du soleil, selon les croyances Shinto.
Article rédigé par franceinfo - Mathilde Fontez
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le rayon cosmique à ultra haute énergie, détecté dans le désert occidental de l’Utah, a été estimé à une énergie de 244 EeV, soit le rayon cosmique le plus "énergétique" détecté depuis la particule "Oh-My-God" en 1991. (OSAKA METROPOLITAN UNIVERSITY /L-INSIGHT, KYOTO UNIVERSITY / RYUUNOSUKE TAKESHIGE)

Dans ce nouveau billet sciences, avec Mathilde Fontez, rédactrice en chef du magazine scientifique Epsiloon, on parle d’un rayon étrange, qui vient d’être capté par des astronomes, et ça ressemble un peu à de la science-fiction...

franceinfo : Des astronomes ont découvert un étrange rayon, un rayon cosmique, particulièrement énergétique ? 

Mathilde Fontez : Oui, on dirait le début d’un film. Mais c’est bien réel : c’est une équipe internationale, on ne peut plus sérieuse, qui a utilisé un réseau de télescopes, le Telescope Array, situé dans l’Utah, aux Etats-Unis, qui a fait cette annonce cette semaine. 

Les détecteurs ont capté un signal à l’énergie délirante : un million de fois plus puissant que l’énergie atteinte dans les accélérateurs de particules. Ce rayon cosmique a été capté le 27 mai 2021, mais il n’est annoncé qu’aujourd’hui, le temps des analyses.

C’est la première fois qu’on capte un rayon comme ça ? 

À cette énergie, c’est la deuxième fois. Les astronomes captent souvent des rayons cosmiques : c’est un phénomène connu : on sait que des bouffées de particules énergétiques sont émises par les explosions d’étoiles par exemple, par les trous noirs qui règnent au cœur des galaxies aussi. Ces flots de particules peuvent frapper la Terre, et être détectées par les télescopes, au sol ou en orbite. On comprend bien leur comportement. 

Mais il n’y a qu’un seul autre rayon qui a atteint cette gamme d’énergie, en 1991 : il a été appelé "Oh-My-God", à l’époque. Il a tellement surpris les chercheurs qu’ils ont mis deux ans à le rendre public. Là, c’est la même chose, au début, le chercheur japonais, qui a mené cette analyse, avoue qu’il n’y a pas cru… 

On ne sait pas du tout ce que c’est ? 

Non. Pour "Oh-My-God", comme pour celui-là – les chercheurs l’ont appelé Amaterasu, du nom de la déesse du soleil qui, selon les croyances Shinto, a joué un rôle déterminant dans la création du Japon. Pour ces deux rayons cosmiques, il n’y a pas d’explication. Parce que, même en supposant qu’une galaxie monstrueuse, très active, ait pu émettre un tel rayon, on devrait la trouver en observant dans la ligne de visée du signal. 

Or, les chercheurs ne trouvent rien. La direction du rayon Amaterasu tombe sur un vide, où il n’y a que quelques galaxies. La seule à peu près alignée est beaucoup trop loin pour que ce rayon puisse en provenir. On ne sait pas ce qui a émis ce rayon cosmique. 

Forcément, on pense à E.T…

Forcément, mais les chercheurs évoquent plutôt d’autres explications exotiques, qui ne sont pas loin d'être aussi fascinantes. Comme de nouvelles lois physiques, de nouvelles forces, de nouvelles particules, qui auraient pu dévier ce rayon, lui permettre d’arriver sur Terre, avec cette énergie. Une physique étrange, que les théoriciens étudient sérieusement, pour d’autres raisons. À suivre donc…

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