Le billet sciences du week-end. Auprès de mon arbre : des traditions funéraires qui évoluent dans le temps et l’espace
Les premières traces de sépultures remontent à 100 000 ans, au Proche-Orient. Les rites funéraires ont évolué à travers le temps.
À travers les âges, la conception que l’on se fait de la mort et des rites funéraires qui l’accompagnent a évolué : Il y a 5 000 ans, les Égyptiens plaçaient des barques solaires dans les pyramides pour accompagner le défunt vers le dieu soleil et aujourd’hui, on peut satelliser ses cendres dans le cosmos !
De nos jours, les différences sont grandes d’une région à l’autre du monde. Les couleurs selon les périodes et les croyances varient, le blanc est porté en France jusqu’au XVIe siècle, il l’est toujours en Chine et pour l’islam. Le noir suggère les ténèbres et donc la mort. Le pourpre est réservé aux rois.
Des rites dictés par les religions
Les rites sont dictés par les religions, ainsi chez les hindouistes, l’incinération vise à purifier le défunt pour ensuite jeter ses cendres, si possible dans un fleuve sacré comme le Gange. La pratique de la crémation, bien qu’elle soit déconseillée sinon interdite par l’islam, le judaïsme, les catholiques traditionalistes et les orthodoxes, est quant à elle majoritairement adoptée aujourd’hui, notamment en France. Cette pratique s’est amplifiée, poussée par exemple, par la place de plus en plus limitée dans les cimetières.
L’apparition de nouvelles pratiques
Alors que le nombre de décès augmente proportionnellement avec celui de la population (près de 60 millions de décès par an dans le monde), de nouvelles solutions émergent, compatibles avec les religions, les traditions et surtout l’aspect sanitaire.
L’une d’elles est l’humusation, c’est-à-dire le fait d’exposer aux micro-organismes les corps qui vont se transformer en humus grâce auquel on plantera un arbre.
Donner la vie après sa mort en régénérant la terre : l'humusation
"On va mettre le corps sur le sol, enseveli par trois mètres cubes de broyats de copeaux de bois. C’est le milieu idéal, comme en forêt, pour que cette micro-faune des premiers centimètres du sol vienne faire le travail qu’il y a à faire pour décomposer aussi nos chers défunts", précise Francis Buzini, président fondateur de l’association belge "Métamorphose pour mourir et donner la vie".
Cette solution est de plus en plus posée comme une alternative à la crémation qui rejette des produits toxiques dans l’air ou encore à l’inhumation qui risque de polluer les nappes phréatiques par des résidus toxiques.
Se recueillir auprès d’un arbre, qui, grâce à l’humus du défunt, incarne la vie qui continue sous une autre forme, est une alternative, certes poétique, mais qui aujourd’hui, n’est pas autorisée en France. Cependant, l’idée séduit de plus en plus : elle a par exemple récemment été autorisée dans l’État de Washington aux États-Unis.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.