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Mars : Et si c’était la vie qui avait rendu la planète inhabitable ?

Départ pour la planète rouge, avec une nouvelle hypothèse sur l’émergence d’une vie martienne. 

Article rédigé par franceinfo - Mathilde Fontez
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La terre rouge des paysages de la planète Mars durant les expéditions de la NASA avec le rover. (Illustration) (ARTUR DEBAT / MOMENT RF)

Mathilde Fontez, rédactrice en chef au magazine scientifique Epsiloon : la grande question de la vie sur Mars, occupe les chercheurs du monde entier. La planète rouge aurait été autrefois propice à la vie...

franceinfo : Des chercheurs disent aujourd’hui que la vie aurait pu se développer sur Mars. Et même que c’est cette vie qui aurait rendu la planète invivable ?

Mathilde Fontez : C’est une hypothèse bien sûr. Mais solidement étayée. Elle vient d’être lancée par des chercheurs de l’Observatoire de la Côte d’Azur et de l’université d’Arizona qui ont modélisé toute la géophysique, la géochimie de la croûte martienne – la partie supérieure du sol de la planète. Et ce, il y a plus de 3,7 milliards d’années – peu de temps après la formation de la planète, pour voir s’il pouvait s’y développer des populations de vie primitives. Des cellules comme celles qui se sont formées sur Terre, à la même époque…  

Parce qu’alors, Mars était plus hospitalière qu’aujourd’hui ?

Oui, ça les astrophysiciens en sont convaincus : à l’époque il y avait de l’eau, une atmosphère plus dense qu’aujourd’hui, des températures plus clémentes. D’où l’idée qu’il a pu y avoir de la vie. D’où les recherches qui sont actuellement menées par les sondes spatiales et les rovers qui crapahutent sur la planète. C’est ce que fait par exemple le robot Perseverance de la Nasa : il collecte des échantillons dans le sol de Mars en espérant y trouver des indices d’une vie passée.  

Et la réponse des chercheurs ? Une vie est possible ?

Ils répondent oui : toutes les conditions étaient bel et bien réunies pour que se développent des écosystèmes. Mais il y a un hic : leur modèle conclut que ces micro-organismes auraient, en se développant, totalement changé le climat de la planète : ils auraient consommé le dihydrogène de l’atmosphère, et relargué de grandes quantités de méthane.

Avec un impact dramatique : c’est comme ça que Mars se serait refroidie, qu’elle aurait perdu une grande partie de son atmosphère. Elle se serait même couverte totalement de glace, privant les micro-organismes de gaz de respiration. Et ils auraient fini par s’éteindre, sauf peut-être quelques poches de vie souterraines qui auraient pu être préservées.  

C’est un peu un scénario d’apocalypse…

Oui, ça résonne évidemment avec notre propre impact sur notre planète : et si toute vie était finalement un peu parasitique pour le corps qui l’abrite ? Et si toute vie avait un impact planétaire, pas forcément très positif ? Cela questionne la probabilité de trouver des formes de vie ailleurs.    

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