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À Brest, des coraux d'eau froide à l'épreuve du changement climatique

Des scientifiques français de l’Ifremer ont prélevé des coraux d’eau froide par 800 mètres de fond dans l’Atlantique. Ils vont désormais les étudier dans des aquariums sous pression.

Article rédigé par franceinfo - Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Coraux. (CHRISTIAN WATIER / MAXPPP)

Les coraux d’eau froide sont moins connus que les coraux tropicaux mais ils jouent, sous nos latitudes, un rôle écologique tout aussi important que leurs cousins des mers chaudes. Ils servent notamment d’abri à toutes sortes de micro-organismes et de poissons comme la lotte, le sébaste ou l’empereur. Au cours d’une expédition en mer qui a duré un mois, ces coraux d’eau froide ont été prélevés par des scientifiques de l'Ifremer, l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer.

Ils ont été trouvé dans un canyon du golfe de Gascogne, par 800 mètres de profondeur. À cet endroit, il faut empiler plus de deux tours Eiffel pour atteindre la surface. Il fait noir et la pression est forte. C’est donc avec l’aide d’un robot high-tech de près de cinq tonnes qu’ils ont été collectés. Ce robot Victor 6000 était piloté depuis la surface par deux techniciens qui devaient, à l'aide de caméras et des bras mécaniques, saisir délicatement les coraux et les placer dans un panier, tout cela en luttant contre les courants.

Il y a eu un premier exploit scientifique dans le fait de les ramener à terre, vivants. Maintenant, un autre défi : ces coraux d’eau qui ont été placés dans des aquariums pressurisés uniques au monde, au centre Océanopolis de Brest, vont être étudiés durant cinq ans, afin que l’on anticipe leur adaptation au réchauffement climatique.

Premiers résultats courant 2023

Les chercheurs vont donc faire varier la température et l'acidification de l’aquarium puis voir ce qui se passe. "Ils espèrent comprendre comment l'espérance de vie de ces coraux pourrait évoluer dans les décennies à venir", explique Julie Tourolle, ingénieur à l’Ifremer.

Finalement, nous connaissons peu de chose sur la capacité d’adaptation de ces animaux. Nous savons que des squelettes de ces coraux d’eau froide se retrouvent dans les filets et que les colonies qui vivaient à 500 mètres de profondeur n'existent plus. Nous les retrouvons désormais 300 mètres plus bas. Les premiers résultats de ces travaux seront connus courant 2023. 

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