Arabica : les origines de cette variété de caféier remontent à plus de 600 000 ans, selon une étude

Pour arriver à cette conclusion, des chercheurs ont étudié 41 variétés d'Arabica en séquençant leur ADN.
Article rédigé par Guillaume Farriol
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des grains de café Arabica torréfiés exposés lors de la Journée du café Moka à Sana'a, au Yémen, le 3 mars 2024. (YAHYA ARHAB / EPA)

Voyage vers les origines du café Arabica. Une étude publiée dans Nature Genetics, lundi 15 avril, nous dévoile l'histoire de notre expresso du matin. Les chercheurs ont pu retracer le parcours génétique de l'Arabica. Il est apparu, selon cette étude, il y a plus de 600 000 ans dans les forêts d'Éthiopie. À l'époque, l'homme n'a pas encore maîtrisé le feu, autant dire qu'il n'a rien à voir avec tout ça. Ce café est né d'une hybridation naturelle entre deux espèces de caféiers, comme un cadeau de la nature devenu le café le plus consommé du monde : 60% aujourd'hui de la production mondiale.

Pour arriver à ces conclusions les chercheurs ont étudié 41 variétés d'Arabica (sauvages ou cultivées) venues du monde entier. Après séquençage, c'est-à-dire analyse de chacune des briques qui composent leur ADN, ils ont mis au point le génome de l'Arabica. Comprenez son code génétique, le plus complet jamais défini, selon l'étude. En l'analysant, les auteurs ont ensuite mis sur pied un "arbre généalogique" de ce café, de quoi déterminer son histoire génétique. On apprend qu'il a vécu une vie mouvementée, un temps menacé par les sécheresses, puis requinqué par les périodes plus humides. Principalement présent dans la corne de l'Afrique et la région du Yémen actuel, l'homme l'a ensuite disséminé à travers le monde pour le cultiver.

Rendre l'Arabica plus résistant

Cette étude pourrait aussi nous aider à conserver l'Arabica, une espèce vulnérable à cause de sa faible diversité génétique. Tous les spécimens se ressemblent plus ou moins, il y a donc moins de chances qu'ils aient développé des gènes intéressants pour résister à une maladie ou au climat qui se réchauffe. Mais les chercheurs ont pu identifier certains gènes de résistance, par exemple, à la rouille du café, une maladie dévastatrice pour les cultures. Avec certaines manipulations on pourrait répandre cette aptitude et assurer ainsi un avenir plus serein à nos expressos.

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