Cancer du sein : du venin d'abeille pour améliorer les traitements
Le cancer du sein touche chaque année près de 60 000 femmes en France. Une étude vient d'établir que la mélittine, contenue dans le venin d'abeille, peut accompagner le traitement des cancers les plus agressifs.
La campagne de prévention du cancer du sein, Octobre rose, démarre jeudi 1er octobre. Le nombre de cas de cancer du sein détectés a doublé en 30 ans. Il fait encore 12 000 victimes par an. Malgré un dépistage gratuit par mammographie pour les patientes entre 50 et 74 ans. C’est le cancer le plus fréquent et le plus mortel chez les femmes au monde. Mais s’il est détecté assez tôt dans les cinq premières années, alors les chances de survie sont de 90%.
Pour faire face à ce cancer et à ses nombreuses formes (au moins 10) il existe l’immunothérapie, la chimiothérapie, la radiothérapie, l’hormonothérapie... Des traitements lourds à supporter pour les patientes qui ont besoin d’accompagnement psychologique, nutritionnel mais aussi physique, parce que faire du sport permet d’éviter les récidives. En matière de prévention, les médecins estiment que les facteurs de risques sont la consommation d'alcool, les grossesses tardives, les biopsies mammaires, et aussi certains facteurs génétiques.
La mélittine, efficace pour éliminer les cellules cancéreuses
Malgré ces traitements, il reste des impasses, alors la recherche continue. Pas plus tard que le mois dernier, des chercheurs du Harry Perkins Institute of Medical Research de Perth (Australie) ont publié une étude sur une substance capable de détruire les cellules cancéreuses les plus agressives, celle du cancer que l'on appelle "triple négatif" : une substance obtenue à partir de venin d’abeille. Ils ont recueilli ce venin d’abeilles préalablement endormies, qu’ils ont ensuite injecté à des souris atteintes de cette forme de cancer du sein. Et ils ont pu voir qu’à certaines concentrations, c’était très efficace et très rapide pour éliminer les cellules cancéreuses tout en préservant les cellules saines. Grâce notamment à la mélittine, le principal composant du venin. Un composant que les chercheurs savent synthétiser : il n'y a pas besoin de se faire piquer par des milliers d’abeilles pour en avoir.
Il faut passer maintenant aux essais cliniques avant de crier victoire. Et attention, cela ne remplacera pas la chimiothérapie. Mais ce que les chercheurs espèrent, c’est que cette substance, la mélittine permettra aux traitements habituels de mieux fonctionner. En perçant les cellules cancéreuses, elle facilitera la pénétration du traitement alors qu’ils échouent notamment sur les cancers les plus agressifs, ceux qui touchent les patientes les plus jeunes.
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