Cancer du sein : le dépistage généralisé est-il un échec ?
Le docteur Bernard Duperray explique comment l'opération de santé publique n'a, selon lui, atteint aucun de ses objectifs, et a même produit du surdiagnostic.
Le Dr Bernard Duperray a réalisé quelque 200 000 mammographies en quarante ans de carrière. "Le dépistage, il ne faut oublier que ça fait appel à des femmes qui sont, a priori, bien portantes", pointe-t-il. Il dénonce ainsi le dépistage organisé du cancer du sein pour les femmes de plus de 50 ans.
Les objectifs initiaux non atteints
"On pouvait s'attendre, en faisant du dépistage, à voir diminuer le nombre des cancers avancés. Or, le nombre de cancers avancés ne diminue pas avec le dépistage. Il est simplement dilué par des cancers plus petits", explique-t-il. Ainsi, le dépistage devait limiter le nombre de traitements agressifs, et voir diminuer le nombre de mastectomies. "Il n'en est rien", assure le Dr Duperray.
Selon le médecin, l'opération de santé publique n'a atteint aucun de ses objectifs initiaux, "ni sur la mortalité, sur les formes avancées, ni sur l'agressivité médicale". Le dépistage de masse génère du surdiagnostic. "C'est des cancers qui n'auraient pas eu d'inconvénients sur la patiente si ça n'avait pas été trouvé", démontre le Dr Bernard Duperray.
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