Chasse à la baleine : le Japon demande l'extradition du fondateur de Sea Sheperd, présenté à un juge au Groenland

Paul Watson, fondateur de Sea Sheperd, célèbre défenseur des baleines, passe devant la justice danoise jeudi pour une prolongation, ou non, de sa détention. Le Japon, qui continue de chasser les cétacés malgré un moratoire international, aimerait aussi pouvoir le juger pour ses actions menées en Antarctique.
Article rédigé par Boris Hallier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Le commandant Paul Watson sur son bateau le "Brigitte Bardot" en janvier 2015. (THOMAS PADILLA / MAXPPP)

Paul Watson est attendu devant la justice danoise. Le célèbre capitaine canadien est présenté à un juge, jeudi 15 août, qui doit se prononcer sur son maintien en détention. Le fondateur de l'association Sea Sheperd, qui se bat notamment pour la défense des baleines, est détenu au Groenland depuis le 21 juillet. Le Japon demande son extradition pour qu'il soit jugé pour ses actions menées en Antarctique. Des actions parfois violentes qui n'empêchent pas le Japon de continuer à chasser la baleine.

Le Japon a même élargi le 31 juillet la liste des mammifères marins ciblés par ses navires-usines. Trois espèces de cétacés sont déjà chassées par le Japon : le petit rorqual, le rorqual de Bryde et le rorqual boréal. Une liste à laquelle il faut désormais ajouter le rorqual commun. C'est le deuxième plus grand mammifère au monde, derrière la baleine bleue, une espèce considérée comme vulnérable par l'Union pour la conservation de la nature. L'Agence de pêche japonaise estime que les ressources sont suffisantes. Elle a donc prévu d'en chasser 59 en 2024. Le premier spécimen a d'ailleurs été harponné le 5 août, une première depuis 2011.

"Kangei Maru" : le nouveau baleinier japonais de 100m de long

Pourtant, il existe un moratoire sur la chasse à la baleine qui date de 1986. C'est la Commission baleinière internationale qui l'a adopté pour protéger les espèces menacées. Malgré cette suspension, trois pays ont continué à les capturer : le Japon, l'Islande et la Norvège. Trois pays qui chassent la baleine depuis des siècles pour consommer sa viande, mais aussi pour produire de l'huile, un bien précieux à l'époque, notamment pour l'éclairage. Le Japon a fini par quitter la Commission baleinière internationale et il a même inauguré, le 21 mai, son nouveau navire-usine, le Kangei Maru, qui mesure plus de 100 mètres de long. Un baleinier qui peut transporter jusqu'à 800 tonnes de viande congelée. Le Kangei Maru est parti en expédition en mai avec un objectif : capturer près de 200 baleines en 2024.

C'est justement ce bateau que Paul Watson voulait intercepter quand il a été arrêté. Il était en escale au Groenland. Le capitaine de 73 ans avait prévu de rejoindre le Pacifique Nord pour perturber les activités du Kangei Maru. Paul Watson est connu pour ses méthodes controversées. Les actions menées par Sea Sheperd se transforment souvent en batailles navales avec des navires qui entrent en collision, c'est ce qui s'était passé en 2010 en Antarctique et c'est ce qui a valu à Paul Watson un mandat d'arrêt international. Mais pour le militant écologiste, qui vit en France depuis un an, ces actions sont le seul moyen efficace pour défendre les baleines. Aujourd'hui, de nombreuses personnalités comme son amie Brigitte Bardot appellent à sa libération.

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