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Climat : ce qu'il faut savoir de la réforme du marché carbone votée par les eurodéputés

Cet accord "indique clairement à l'industrie européenne qu'il est rentable d’investir dans les technologies vertes", selon le rapporteur.
Article rédigé par franceinfo, Anne Le Gall
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Parlement européen à Strasbourg, le 18 avril 2023. (FREDERICK FLORIN / AFP)

Le Parlement européen a approuvé mardi 18 avril, un ensemble de mesures ambitieuses pour le climat, notamment une réforme du marché du carbone qui devrait faire grimper le coût du droit à polluer en Europe. L'objectif pour l'Union européenne est de réduire de 55 % les émissions nettes de CO2 d'ici à 2030 (en comparaison avec 1990.)

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Pour cela, il existe notamment, depuis 2005, un système de marché qui impose un prix du carbone aux industries énergivores le droit de polluer a donc un coût pour elles. La réforme votée mardi renforce ce processus : puisqu'elle prévoit de diminuer le nombre de permis à polluer, de supprimer progressivement à partir de 2026, les quotas gratuits d'émission de CO2 et d'étendre ce marché du carbone à de nouveaux secteurs. Pour le rapporteur du texte, "cet accord indique clairement à l'industrie européenne, qu'il est rentable d’investir dans les technologies vertes". 

Le marché du carbone concerne jusqu'ici 110 000 centrales électriques et usines dont la production est très énergivore (comme la sidérurgie ou la production de ciment). Et ce système de marché du carbone devrait progressivement s'étendre au secteur maritime, au secteur aérien pour les vols intra-européens. Et autre nouveauté : les ménages paieront aussi indirectement, un prix du carbone sur le carburant et le chauffage à partir de 2027 ou 2028. Un fonds social européen devrait se mettre en place en 2026, pour atténuer les conséquences de la réforme pour les plus modestes.

Anticiper la hausse des prix à partir de 2027

Depuis 2017, ce système a permis réduire de façon importante les émissions de CO2, dans le secteur de la production électrique notamment. Pour Thomas Pellerin Carlin, directeur Europe à l'Institut de l'économie pour le climat, le système fonctionne bien quand ce sont de grands groupes industriels qui sont assujettis à ce marché du CO2. Mais pour lui, "faire peser le prix du carbone sur de plus petits acteurs économiques, et sur les ménages, est un pari plus risqué socialement, et plus incertain sur le plan climatique".

Il va falloir sérieusement anticiper la hausse des prix du carburant, du gaz et du fioul, à partir de 2027 prévient-il, et accompagner lesménages pourr qu'ils puissent sadapter et s'équiper par exemple en véhicules électriques, en pompe à chaleur, ou en matière d'isolation des logements. 

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