Climat : l'année 2024 est la première à dépasser le seuil de 1,5°C de réchauffement

C'est un seuil symbolique franchi pour la toute première fois sur une année pleine : selon l'observatoire européen Copernicus, le réchauffement climatique a dépassé 1,5°C en 2024.
Article rédigé par Guillaume Farriol
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Dans le sud de la Californie, le 7 juillet 2024. Les températures dans la Vallée de la Mort ont atteint les 54 degrés Celsius, selon le service météorologique national américain. (OSCAR DEL POZO / AFP)

L'objectif fixé en 2015 par l'accord de Paris est même franchi en moyenne sur les deux dernières années, comme pressenti depuis des mois. 2024 devient l'année la plus chaude jamais enregistrée.



Ce degré et demi de réchauffement n'a pas été choisi au hasard lors de la COP 21, c'est un point de bascule. À partir de ce seuil, les conséquences du réchauffement climatique vont s'accélérer nettement. Un rapport du GIEC de 2018 est d'ailleurs consacré à la question. Il alerte sur des événements météo qui deviendront encore plus violents qu'aujourd'hui : précipitations intenses, températures extrêmes. Notamment autour du bassin méditerranéen et en Amérique du Nord, dont la Californie, frappée par des incendies inédits en plein hiver.

La fonte des glaces risque désormais d'atteindre un point de non-retour, avec une déstabilisation irréversible des calottes glaciaires de l'Antarctique et du Groenland. Elle risque d'intervenir entre ce degré et demi de réchauffement et les 2 degrés qui menacent maintenant. Entre ces deux points, le niveau des mers va déjà augmenter de 10 centimètres selon le GIEC. Une catastrophe pour les petits États insulaires qui abritent 65 millions de personnes.

Les coraux jouent leur survie

C'est aussi tout un pan de la biodiversité qui risque de disparaître, dont les emblématiques coraux. Très vulnérables, déjà en souffrance, ils risquent l'extinction pure et simple dans les prochains dixièmes de degré supplémentaires. Ces récifs sont pourtant indispensables. Ils abritent des poissons qui nourrissent près d'un demi-milliard d'humains.

Quelques motifs d'espoir

Devant ce tableau apocalyptique, il reste quelques motifs d'espoir. Le pic d'émission de gaz à effet de serre de la Chine, premier pollueur du monde, semble approcher. Les États-Unis ont inversé (péniblement) la courbe, comme l'Union européenne. Malgré tout, l'humanité n'a jamais autant pollué et il faut accélérer les efforts. Chaque État doit arriver à la COP 30 au Brésil à la fin de l'année avec une nouvelle feuille de route, en espérant un sursaut mondial.

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