Climat : la mise en garde de l’Unesco à la veille de la COP28 de Dubaï
Dérèglements climatiques, catastrophes naturelles… La COP28, le sommet des Nations unies sur le climat, s'ouvre jeudi 30 novembre à Dubaï. Mais dès mercredi, un rapport de l’Unesco met en garde les participants sur la géo-ingénierie. Cela fait référence à des techniques qui permettent, en théorie, de manipuler le système climatique pour limiter le réchauffement dû aux gaz de serre.
Il y a principalement deux concepts : celui de retirer massivement du CO2 de l’atmosphère, via la stimulation de la croissance des algues ou des végétaux pour qu’ils captent davantage de carbone et celui de bloquer ou dévier le rayonnement du soleil pour qu'il réchauffe moins la terre, par exemple, avec l'injection de particules de soufre dans l'atmosphère ou des miroirs dans l’espace.
Effets collatéraux en cascade en vue
Dans son rapport, l’Unesco (organisme des nations unies pour l’éducation, la science et la culture) pointe un risque d'effets collatéraux en cascade avec ces techniques peu étayées scientifiquement. Plusieurs équipes de scientifiques ont, par exemple, estimé qu'ensemencer l’océan entraînerait trop de perturbations sur l'écosystème marin pour que le résultat final soit bénéfique ou que, dispersé du soufre dans l'atmosphère, pourrait peut-être faire baisser un peu la température mais aussi priver de pluies certaines zones tropicales.
Enfin, l’Unesco pose la question de qui va décider de ces techniques et qui va les financer sachant qu'elles peuvent avoir des effets différents et incertains selon les régions du globe ? Pour l’organisme, la géo-ingénierie pose donc aussi d'énormes problèmes éthiques.
Formellement, la capture du carbone à la sortie des cheminées d’usine ne fait pas partie de ces techniques de géo-ingénierie car on ne parle de géo-ingénierie que lorsqu’on touche au carbone de l'atmosphère qui a déjà commencé à dérégler le climat. Mais ces techniques de capture du carbone par l’industrie sont un gros sujet pour cette COP28. Les pays pétroliers risquent d’en faire un argument pour retarder la sortie des énergies fossiles. Or de nombreux scientifiques et ONG estiment que ces technologies sont coûteuses et qu’elles ne doivent pas détourner la communauté internationale de la priorité qui reste avant tout de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
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