Covid-19 : même lavés, les masques chirurgicaux restent performants
La capacité de filtration d'un masque chirurgical reste de 98% après dix lavages, selon une étude effectuée par des médecins.
Vous pouvez laver les masques chirurgicaux sans crainte, en machine, jusqu'à dix fois. Une équipe de médecins du CHU de Grenoble vient de le confirmer après un an et demi de tests en laboratoire. Même après dix lavages, ces masques en théorie jetables gardent un pouvoir de filtration supérieur à celui des masques en tissu de catégorie 1, qui sont habituellement recommandés. Dans le détail, leur capacité de filtration reste de 98% après dix lavages, contre 90% seulement pour les masques en tissu. En plus, ils bloquent des particules plus petites.
Cela veut dire que l'on peut laver les masques chirurgicaux exactement comme des masques en tissus avec la lessive habituelle à 30°C ou 40°C. Seule précaution pour les masques chirurgicaux : on évite le sèche-linge.
Usage unique à l'hôpital
Cette pratique n'est pas validée officiellement par le ministère de la Santé. Mais Philippe Cinquin, coordinateur scientifique du centre d'investigation clinique du CHU de Grenoble, aimerait effectivement que les autorités sanitaires assouplissent les règles d'utilisation des masques chirurgicaux. Au moins en-dehors de l'hôpital. À l'hôpital, évidemment, pas question de laver les masques, en raison des risques infectieux plus élevés et de la fragilité des patients.
De toute façon, avant de pouvoir autoriser officiellement le lavage des masques chirurgicaux pour le grand public, il faudrait franchir quelques étapes réglementaires : il faudrait que ces masques jetables obtiennent un double statut, à la fois celui de dispositif médical à usage unique (comme aujourd'hui) pour le milieu médical et une certification Afnor, comme celle des masques en tissu, pour le grand public.
On jette son masque chirurgical au bout de dix lavages
L'expérience s’est arrêtée à dix lavages mais il est possible que les masques chirurgicaux conservent leurs performances au-delà. En fait, explique Philippe Cinquin, on peut estimer que la fin de vie réelle du masque c’est quand soit il ne s’ajuste plus suffisamment au visage, soit quand il commence à pelucher. La possibilité de cette réutilisation est évidemment une bonne nouvelle pour le porte-monnaie. Mais aussi pour l’environnement : en un an, 40 000 tonnes de masques usagés partent à la poubelle.
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