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Covid-19 : pourquoi les personnes de groupe sanguin O sont-elles moins contaminées ?

Une quarantaine d’études confirment aujourd’hui que les personnes du groupe sanguin O ont un risque plus faible de contracter le coronavirus. Cela donne même des idées à des chercheurs français.

Article rédigé par Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Illustration de prévèlevements sanguins. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Une récente étude menée par des médecins espagnols sur un peu plus de 6 000 patients montre que les personnes du groupe O+ semblent mieux protégées du Covid-19. Quel que soit leur âge ou leur sexe, elles ont été moins souvent testées positives que les autres. Fin janvier, des chercheurs de l’Inserm et de l’université de Nantes ont même écrit dans la revue Virus "qu’un consensus général s’est dégagé, selon lequel les groupes O ont un risque plus faible de la maladie que les autres, entre 10 et 33% de risques en moins".

Cela ne veut pas dire que les personnes de ce groupe sanguin peuvent s’affranchir des gestes barrières. Les chercheurs mettent en relation la part des groupes sanguins dans une population et le rythme de l'épidémie. Par exemple, la Corée du Sud a un bon équilibre et a plutôt bien maîtrisé le virus. En revanche, à Manaus, au Brésil où un seul groupe sanguin est majoritaire, l'épidémie a fait des ravages. En fait, quand le virus vient frapper à la porte de votre organisme, il est marqué par le groupe sanguin de son hôte précédent.

Les groupes sanguins O se défendent mieux que les autres, parce qu'ils ont des anticorps naturels A et B. Alors que les A n’ont que des B et vice versa. En revanche, s'ils sont infectés par quelqu’un du même groupe O, alors le virus peut entrer. Ce n’est donc pas un totem d’immunité. En France, la population est plutôt équilibré avec 44% de groupe A, 42% de groupe O, 10% de B et 4% de AB.

L'hypothèse du sang qui coagule moins

Cette étude a été faite avant l’arrivée des variants. Mais pour Jacques Lependu, de l’Inserm et l’un des auteurs de l'étude, si c’est le même mécanisme qui est à l’œuvre, cela doit fonctionner de la même manière, comme il l’a vérifié avec le Sars de 2003. Mais une autre hypothèse peut aussi expliquer cette meilleure protection des groupes O, c’est que leur sang coagule moins, ils évitent ainsi les thromboses, les problèmes vasculaires qui font partie des complications du coronavirus.

Les chercheurs veulent maintenant vérifier in vitro ce mécanisme biologique pour trouver les preuves de ce qu’ils constatent dans les chiffres de l'épidémie. Une façon de pouvoir trouver, espèrent-ils, une meilleure protection contre le virus.

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