Crise climatique : pourquoi la fonte des glaciers et la montée des eaux s'annoncent plus importantes que prévues
Mauvaise nouvelle : les glaciers du monde sont en train de fondre plus vite que prévu. C’est la conclusion d’une étude internationale qui paraît dans la revue “Science".
Des chercheurs, et notamment des scientifiques du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), ont calculé que même dans le scénario le plus optimiste, donc avec une hausse de seulement 1,5°C de température globale d'ici 2100, ce qui semble déjà hors d'atteinte, la moitié des 200 000 glaciers de la terre sont condamnés à disparaître, et notamment les petits glaciers des Alpes, les Pyrénées, le Caucase, les Andes ou l’ouest des États-Unis.
Et si l’on prend l'hypothèse d’une hausse des températures de 4°C d’ici 2100, là, ce sont 80% des glaciers de la terre qui seraient rayés de la carte. Il ne resterait, dans ce cas, que les gros glaciers en Arctique, et les glaciers de haute altitude, comme ceux dans l'Himalaya par exemple. Globalement, cette étude indique que les glaciers du monde risquent de perdre entre 14 et 23% de volume de plus que prévu.
Une hausse de 80 cm du niveau de la mer
Comment expliquer cette telle urgence ? Les chercheurs ont tout simplement actualisé leur modèle mathématique, à la lumière des constats de terrain des vingt dernières années, et ils ont aussi intégré dans leurs calculs deux phénomènes qui n’étaient pas pris en compte, nous a expliqué Etienne Berthier, glaciologue au CNRS. D’une part, le fait qu’en fondant un glacier devient plus gris et plus sombre, ce qui peut parfois accélérer encore sa disparition, car il capte plus de chaleur et ils ont aussi intégré le processus du détachement d’iceberg dans la mer à certains endroits.
Le niveau de la mer va augmenter plus vite que l’on pensait. Cette fonte des glaciers pourrait faire monter le niveau marin de 9 cm à 15 cm d'ici 2100. Et comme il faut y ajouter, la fonte des calottes glaciaires et la dilatation de l’eau due au réchauffement climatique, on se dirige vers une hausse totale de 80 cm selon les projections du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Tout cela montre l’urgence qu'il y a réduire nos émissions de gaz à effet de serre, insistent les chercheurs. Ça reste notre moyen d’action pour ralentir la montée de températures et cette fonte programmée des glaciers.
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