Dérèglement climatique : une nouvelle catégorie pour les ouragans les plus violents ?
Les cyclones sont de plus en plus puissants à cause du dérèglement climatique. À tel point que l'échelle pour mesurer leur violence est dépassée selon deux chercheurs américains. Ils suggèrent, lundi 5 février, de l'adapter à la nouvelle donne climatique.
Les cyclones depuis les années 70 sont classés sur l'échelle de Saffir-Simpson, du nom de ses deux créateurs. Elle compte cinq catégories. Des cyclones avec des vents d'au moins 119 km/h pour le premier échelon, jusqu'à ceux qui soufflent à plus de 252 km/h. C'est la catégorie Maximale. Mais les deux auteurs de l'étude publiée dans la revue The Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) de l'Académie américaine des sciences suggèrent de créer un sixième niveau, quand les vents dépassent les 309 km/h, ce qui est de plus en plus fréquent. C'est logique : les cyclones se nourrissent de la chaleur des océans et de l'humidité dans l'atmosphère, en hausse constante. Le GIEC, groupe d'experts sur le climat, fait même un lien direct entre hausse des températures mondiales et intensité des cyclones.
L'apparition de cyclones de catégorie six de plus en plus probable
La menace est donc dès à présent bien réelle. Les deux chercheurs démontrent la pertinence d'une telle sixième catégorie. Quelque 197 cyclones ont été recensés à travers le monde de 1980 à 2021. Parmi eux, cinq entrent déjà dans ce sixième échelon pour l'instant fictif et chacun s'est produit après 2013. IL s'agit de Haiyan, Méranti, Goni et Suriga quatre typhons, des cyclones apparus dans l'ouest du Pacifique. Le cinquième, c'est un ouragan, car observé dans le Pacifique est, baptisé Patricia. Il est apparu au large du Mexique en 2015, avec des pointes à 343 km/h, un record absolu !
Selon les projections l'apparition de cyclones de catégorie six devient plus probable à chaque degré supplémentaire sur terre. Près des Philippines, par exemple, le risque grimpe de 50% avec deux degrés de plus. Il double même pour un réchauffement identique dans le golfe du Mexique. D'où l'intérêt d'après cette étude d'adapter l'échelle de Saffir-Simpson pour mieux alerter les populations et éviter de sous-estimer les menaces. Ce n'est pas prévu pour l'instant, répond le directeur du Centre national américain des ouragans qui note que la catégorie cinq est déjà synonyme de dégâts catastrophiques.
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