Des chewing-gums préhistoriques révèlent ce que mangeaient les chasseurs-cueilleurs

Des paléogénéticiens ont découvert ce que mangeaient des hommes et femmes préhistoriques qui vivaient dans le sud-ouest de la Suède il y a 10 000 ans. Une découverte faite grâce… à de vieux chewing-gums. Elle fait l'objet d'une publication dans la revue Scientific Reports.
Article rédigé par Solenne Le Hen
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
 

La découverte de ces chewing-gums préhistoriques remonte à plus de 30 ans, quand des archéologues ont retrouvé des ossements, des fourrures, des restes d’outils en pierre qui appartenaient à des hommes préhistoriques. Et à côté, 90 petits bouts d’écorce de bouleau chauffée, ce qu’on appelle de la poix, mâchouillée. Sombres et rabougris, on aperçoit encore dessus des traces de dents sur ces chewing-gums préhistoriques. Deux hypothèses prédominent : soit ils étaient simplement mâchés pour le plaisir comme nous mâchons aujourd'hui des chewing-gums, soit on les mâchait pour pouvoir en faire de la colle. Il y a 30 ans, les chercheurs ne savaient pas exploiter les traces de dents et restes de salive retrouvés sur cette poix. Depuis, les techniques ont évolué avec notamment la paléogénétique, "l’archéologie de l’ADN", dans laquelle les chercheurs suédois excellent. 

Des restes de cerfs, de truites et de noisettes

Les scientifiques ont étudié les résidus ADN sur trois de ces chewing-gums, et découvert des restes de cerfs, de truites, peut-être aussi de canards, c'est-à-dire une nourriture logique pour des chasseurs-cueilleurs. Côté cueillette, ces hommes et femmes de l’âge de pierre mangeaient des noisettes et probablement aussi des pommes. Ces travaux de recherche font l'objet d'une publication dans la revue Scientific Reports, jeudi 18 janvier. 

Quant aux dents de ces chasseurs-cueilleurs, elles étaient en mauvais état. Ce groupe d’adolescents avait des caries, même s’ils mangeaient moins de sucre que nous aujourd’hui. Les scientifiques ont retrouvé également des bactéries liées à des parodontites, des infections des gencives pouvant provoquer la perte des dents. 

Des chewing-gums préhistoriques avaient déjà révélé leurs secrets il y a cinq ans, au Danemark. Un chewing-gum vieux de 5 700 ans, fabriqué lui aussi d’écorce de bouleau, avait permis aux chercheurs d’en savoir davantage sur la personne qui l’avait mâché. C’était une jeune fille, aux yeux bleus, elle avait la peau foncée et les cheveux sombres. Les scientifiques l’avaient alors prénommée Lola.   

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