Environnement : consommation électrique, hydrofluorocarbures, îlots de chaleur... Les effets négatifs de la climatisation
Les températures sont encore élevées dans plusieurs départements, mercredi 14 août, et vous avez peut-être activé la climatisation à la maison ou trouvé refuge dans un centre commercial climatisé. Cependant, il existe plusieurs impacts négatifs liés à la climatisation. Il y a évidemment la consommation énergétique. Les climatiseurs et les ventilateurs représenteraient 10% de la consommation électrique mondiale, selon l'Agence internationale de l'énergie. Ce qui entraîne évidemment des émissions de CO2.
Mais les émissions les plus problématiques liées aux climatiseurs sont sans doute celles qui proviennent des fluides frigorigènes. On les appelle les hydrofluorocarbures, ce sont des gaz qui ont un pouvoir réfrigérant. Normalement, ils restent à l'intérieur du circuit. Mais il peut y avoir des fuites au cours de la fabrication, à l'occasion de la maintenance ou même pendant l'utilisation de ces climatiseurs. Or, ces fluides font partie des six principaux gaz à effet de serre. Ils ne représentent que 2% du total des gaz à effet de serre, mais leur pouvoir de réchauffement est bien plus important que celui du CO2.
Les climatiseurs participent au réchauffement des villes
Outre les gaz à effet de serre, les climatiseurs réchauffent directement l'air ambiant, puisque l'appareil puise la chaleur intérieure et la rejette à l'extérieur. Ce qui peut donc aggraver le phénomène d'îlots de chaleur en ville. Des scientifiques du CNRS et de Météo France ont déjà fait le calcul à Paris : la climatisation entraînerait une hausse des températures de 0,5 à 2 degrés, selon les scénarios. C'est donc un peu le paradoxe de ces appareils : plus il fait chaud, plus on les utilise et plus on réchauffe notre environnement. Les climatiseurs se multiplient à travers le monde. La demande devrait tripler d'ici 2050, notamment dans des pays comme l'Inde.
Il est difficile dans certains cas de se passer de climatisation. Mais on peut au moins en avoir un usage raisonnable en limitant la température de consigne ou en privilégiant des systèmes performants et moins gourmands en énergie. On peut également améliorer l'isolation des bâtiments. Et puis, du côté des constructeurs, il y a la nécessité de trouver de nouveaux systèmes frigorigènes avec des gaz à l'impact réduit. D'ailleurs, un règlement européen prévoit déjà d'interdire certains de ces fluides les plus émetteurs de gaz à effet de serre.
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