Environnement : dans le golfe de Gascogne, le mois sans pêche protège réellement les dauphins des captures accidentelles

Quelque 1450 dauphins communs sont morts de capture accidentelle durant l’hiver 2023-2024 sur la façade Atlantique et la Manche Ouest. Un chiffre divisé par quatre par rapport aux six années précédentes.
Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des dauphins autour de l'Ile de Groix, le 20 août 2024, photo d'illustration. (THIERRY CREUX / MAXPPP)

La fermeture de la pêche dans le golfe de Gascogne pendant un mois l'hiver dernier (du 22 janvier au 20 février 2024) a "incontestablement" permis de protéger les dauphins contre les captures accidentelles, indique jeudi 21 novembre le ministère de la Pêche. L'État reconduit donc pour 2025 la fermeture hivernale des zones de pêche dans le Golfe de Gascone pendant un mois au nom de la protection des dauphins. Quelque 1450 dauphins communs sont morts de capture accidentelle l’hiver 2023-2024 sur la façade Atlantique et la Manche Ouest. Un chiffre important, mais qui reste encourageant puisque c'est quatre fois moins que ce qui s'était passé lors des six années précédentes, assure l’observatoire Pelagis, organisme de recherche rattaché au CNRS et à l’université de la Rochelle.Des chiffres directement liés à la fermeture des zones de pêche l’hiver dans le Golfe de Gascogne. 

Des conséquences économiques importantes

Demandée en 2023 par le Conseil d'État qui alertait le gouvernement sur l'urgence de la situation, la mesure sera donc reconduite pour l'année 2025, et concerne environ 300 bateaux dans cette zone entre fin janvier et fin février 2025. L’État s’est déjà engagé pour l'année 2026 également.

Les conséquences économiques sont toutefois très lourdes. Le volume de poissons débarqués en février 2024 a chuté de 47%, par rapport à l’année précédente, dans les criées concernées. Quelque 18 millions d’aides publiques ont certes été versées, mais la perte totale de chiffre d'affaires dépasse les 30 millions d’euros.

Pour la suite, l'idée serait donc de trouver des alternatives à cette fermeture hivernale d'un mois. Optimiser les balises acoustiques qui émettent des signaux sonores pour éloigner les dauphins, apparaît comme l'une des solutions les plus prometteuses. Des scientifiques de l’Ifremer essaient aussi de mieux comprendre pourquoi, depuis quelques années, les cétacés viennent se nourrir plus près des côtes, là où se concentrent les bateaux de pêche. L’explication pourrait venir de la présence de bancs de poissons à des endroits inhabituels. En étudiant les déplacements des dauphins et de ces poissons, les scientifiques espèrent pouvoir prendre des mesures spécifiques dans les zones les plus sensibles, afin d'éviter cette mesure aux conséquences économiques jugées trop lourdes par les pécheurs.

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