Exploration des fonds marins : une équipe internationale de scientifiques découvre un nouvel écosystème inédit dans le Pacifique
Des vers marins longs de 40 centimètres, des escargots, des mollusques, des bactéries, des larves, dans un environnement pourtant inhospitalier... la découverte, annoncée mardi 15 octobre dans la revue Nature (article en anglais), de ce nouvel écosystème, au large des côtes de l'Amérique centrale, au niveau de la dorsale Est-Pacifique sous la croûte océanique, nous prouve une fois de plus que la vie peut exister dans des endroits incroyables.
Une exploration en milieu hostile
Toute exploration humaine était, de fait, impossible à cet endroit situé à la limite entre deux plaques terrestres, un véritable paysage lunaire de montagnes sous-marines, plongé dans une obscurité totale, sans oxygène, avec une pression 250 fois supérieure à celle de la surface. Pour cette exploration, cette équipe internationale a ainsi sollicité l'usage d'un sous-marin télécommandé, équipé de caméras et de bras articulés, qui a pu légèrement creuser la croûte océanique à proximité de sources d'eau chaude.
D'autres scientifiques, avant eux, avaient pu repérer des poches de vie à proximité de ces sources hydrothermales, où des bactéries, notamment, profitent d'une eau réchauffée à 25 degrés par le magma de la dorsale. Jusqu'ici personne n'avait encore songé à gratter quelques centimètres sous la croûte océanique, pour découvrir ce nouvel écosystème.
Un écosystème fragile et menacé
Cette découverte nous alerte une fois de plus sur la nécessité de protéger nos fonds marins. Un milieu hostile, qui suscite pourtant des convoitises. Cobalt, nickel, ou encore manganèse, ces métaux très recherchés sont indispensables pour construire des batteries électriques. On les retrouve justement dans ces profondeurs marines, sous forme de petits cailloux, des nodules métalliques qui ont mis des centaines de milliers d’années à se former.
Cette équipe de scientifiques est loin d'être la seule à alerter sur le risque d’une exploitation minière, sans cadre environnemental suffisant. Il resterait vraisemblablement entre 1 million et 10 millions d'espèces sous-marines vivantes encore à découvrir, selon L'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer. Des espèces qui pourraient non seulement nous en apprendre plus sur la régulation des équilibres sous-marins, mais qui pourraient aussi, parce qu’elles se sont adaptées à des conditions de vie extrême, d’obscurité, de pression, et de manque d’oxygène, faire avancer la recherche médicale.
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