Grossesse : fumer une à deux cigarettes par jour augmente les risques de graves problèmes de santé des nouveau-nés, selon une étude
Si une femme fume ne serait-ce qu'une à deux cigarettes par jour avant ou à n'importe quel moment de sa grossesse, cela augmente les risques de graves problèmes de santé de son nouveau-né, révèle une étude publiée mardi 20 août sur le site du Journal of Epidemiology and Community Health , édité par le British Medical Journal, que franceinfo a pu consulter. Par exemple, le bébé peut être placé sous assistance respiratoire dès sa naissance, ou placé en unité de soins intensifs néonatals, ou encore souffrir de septicémie ou de crise d'épilepsie.
C'est l'une des rares études à s'intéresser au moment où la future mère a fumé et à la quantité de tabac consommée. Si la mère a fumé avant sa grossesse, le risque que son enfant ait plus d'un grave problème de santé néonatal est 27% plus élevé que si elle n'a pas fumé. Si elle a fumé pendant sa grossesse, ce risque est 31% plus élevé que si elle n'a pas fumé. Pour les femmes qui ont fumé une à deux cigarettes par jour avant leur grossesse, le risque est 16% plus élevé. Il grimpe à 31% si la femme fumait 20 cigarettes ou plus par jour avant sa grossesse.
12% des femmes déclarent avoir fumé au cours du 3e trimestre de grossesse
Les scientifiques concluent en expliquant qu'il ne faut pas du tout fumer avant ou pendant sa grossesse. Il n'y a pas de période pendant laquelle une femme peut fumer sans mettre en danger son futur nouveau-né ou de quantité de tabac consommée qui ne mette pas en danger l'enfant à naître, que ce soit avant ou pendant la grossesse. Ils soulignent le besoin de faire de la prévention pour lutter contre le tabagisme.
Un message partagé par les autorités sanitaires en France, relève le billet science de franceinfo. Dans l'enquête nationale périnatale 2021, 12% des femmes enceintes ont déclaré fumer au cours du 3e trimestre de leur grossesse. Une proportion en baisse puisqu'elle s'élevait à 16% en 2016.
Méthodologie : Pour réaliser cette étude, les scientifiques ont étudié les bases de données de l'état civil des États-Unis, qui enregistre les certificats de naissance ainsi que des indications médicales sur la santé de la mère et de l'enfant (National Vital Statistics System). Pour éviter certains biais statistiques, l’équipe a mis de côté les données correspondant à des naissances multiples, à des femmes qui souffraient d’hypertension artérielle ou de diabète avant la grossesse, car cela peut engendrer des risques néonataux. Les femmes trop jeunes ou trop âgées ou celles pour lesquelles il n’y avait pas d’information sur leur tabagisme pendant leur grossesse ou dans les trois mois précédant ont également été écartées. Au final, l’étude porte sur plus de 12 millions de duos mère-enfant enregistrés entre 2016 et 2019.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.