"House of the dragon" : pourquoi ces créatures de légende fascinent (aussi) les chercheurs
La nouvelle série tirée de "Game of thrones" a débarqué cette nuit du dimanche 21 août, 1er épisode de "The House of the dragon" Et quand les dragons débarquent, la science n'est jamais très loin. Depuis toujours, cet animal de légende fascine. Y compris les plus grands scientifiques et historiens.
Ce que l'on sait c'est que le dragon part du reptile et du serpent, et d’une erreur (comme souvent dans les mythes). Dans l’antiquité, on pensait que les serpents ne dormaient pas parce qu'on ne les voyait pas fermer les yeux. Et pour cause, leurs paupières sont transparentes. Ça en faisait le gardien de trésor idéal !
Patrick Absalon, l’historien qui s’y intéresse depuis plus de 20 ans, est intarissable sur le mythe du jardin des Hespérides. Jason part à la recherche de la toison d’or, gardée par un dragon qui ne dort pas.
On retrouve ça chez Tolkien et même dans le Livre de la Jungle, avec Kaa le serpent qui hypnotise, avec ce regard fixe. Dans la bible, le dragon, c'est la "Bête", Satan, le mal. D’ailleurs pratiquement tous les saints ont terrassé leur dragon, et notamment Saint Michel. Et puis, il y a aussi la bête de la ville de Metz : le "graoully", terrassé par Saint Clément. À Paris, c'est Saint Marcel en terrasse un qui vivait au bord de la Bièvre.
Des dragons toujours représentés très petits, jusqu’à la découverte des dinosaures (au XIXe siècle) qui métamorphosent alors leur image : ils deviennent gigantesques et cruels aussi. Sauf en Asie, où ils sont toujours très positifs.
Les dragons auraient-ils pu exister ?
Les dragons de la série House of Dragons pour le coup sont gigantesques. Est-ce qu’ils sont anatomiquement plausibles ? En partie, oui. Georges RR Martin, l'auteur du Trône de fer, qui est le livre d’origine, a poussé loin le réalisme, selon Jean-Sébastien Steyer qui est paléontologue, lui, au Muséum d’histoire naturelle et au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Les dragons qu'ils a imaginés grandissent toute leur vie et vite, comme les vrais crocodiles et autrefois les dinosaures. Seul ennui : avec une envergure de Boeing 747 (70 mètres et même 120 pour un autre), ils deviennent trop lourds. 110 ou 120 tonnes : les chevilles et poignets d'un dinosaure par exemple ne pourraient pas le supporter, affirme Jean-Sébastien Steyer.
Cela n'empêche pas ces monstres de voler en grande partie parce que Georges RR Martin leur a mis seulement deux pattes et deux ailes. Pourtant, d’habitude, la littérature fantasy crée des dragons à quatre pattes en plus des ailes, ce qui n’existe pas dans le monde animal. Selon le paléontologue, il pourrait bien leur avoir également créé des poches dans lesquels les dragons ont des réserves de gaz issus de leur digestion, un processus qui nécessite de la chaleur. Ça tombe bien : le dragon crache du feu.
D'après Patrick Absalon, ces dragons existent vraiment, en Chine notamment. Du moins, une grande partie de la population y croit. Exactement, dit-il, comme les chrétiens croient en Dieu. Chez les scientifiques, on compte aussi des adeptes de la "cryptozoologie", science non-reconnue à ce jour, qui recherche les traces réelles d'animaux imaginaires comme Gévaudan, Loch Ness et autre. Loin d'être découragés, ses adeptes sont persuadés qu’il reste une foule d’animaux à découvrir en "vrai"... et pourquoi pas le dragon !
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