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Invertébrés : la 6e extinction de masse est en route

C'est une étude en forme d'avertissement. Une équipe internationale de chercheurs indique que si l’on prend en compte les non-vertébrés pour mesurer le taux d’extinction des espèces, la situation est alarmante.

Article rédigé par franceinfo - Anne Le Gall
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Certains gastéropodes sont en voie d'extinction. (YURI KADOBNOV / AFP)

Quand on pense aux animaux en voie de disparition, on pense d’abord aux éléphants, aux manchots, aux dauphins, aux perroquets ou à certains rapaces. Effectivement, ces animaux figurent sur la liste rouge des animaux menacés d’extinction. 

Le problème c’est que cette liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature, qui fait référence, concerne essentiellement la situation des animaux vertébrés or ces vertébrés représentent moins de 3% du total des espèces animales. C’est comme si on avait une photographie de la faune sauvage du monde et qu’on ne regardait  qu’un petit carré qui représente 3% du cliché.
Pourtant, ailleurs sur la photo il y a toutes sortes d’ insectes, de vers, de limaces, d’escargots, de méduses...

Si l’on prend en compte tous ces invertébrés pour mesurer le recul de la biodiversité, on trouve des niveaux d’extinction beaucoup plus inquiétants que ceux évoqués jusqu’ici : "Ce n'est pas 0,04% des espèces  qui ont disparu en l'espace de 500 ans, comme le dit l’UICN, mais 10% des espèces animales et végétales connues", explique l’un des auteurs, Benoît Fontaine, ingénieur de recherche au Muséum d’histoire naturelle à Paris.

C’est 200 fois plus ! Pour parvenir à ce chiffre, ces chercheurs se sont intéressés au taux d’extinction des mollusques – car ils estiment que le sort des mollusques est représentatif de ce qui se passe pour l’ensemble des non-vertébrés – ils ont extrapolé ces résultats. Et ils obtiennent donc ce total de 200 000 espèces rayées de la surface de la Terre en l’espace de 500 ans. "Nous sommes bel et bien en face de la 6e extinction de masse", concluent ces biologistes dont les travaux viennent d'être publiés, et ce sont les activités humaines qui en sont responsables. 

Il est encore temps d’agir

On peut encore agir pour protéger cette biodiversité qui rend notre monde aussi beau, fascinant et "fonctionnel" écrivent ces biologistes. Car effectivement, sans insectes pollinisateurs, un tiers de ce que nous mangeons n'existerait pas, sans les insectes et la faune du sol difficile de faire pousser des plantes. La nature nous inspire aussi : par exemple 70% des médicaments utilisés contre le cancer sont "bio inspirés".

Il est encore temps de ralentir le déclin des espèces, assurent ces chercheurs et pour les autres, faisons de "l'archéologie préventive" en répertoriant et en étudiant certaines plantes et animaux avant qu’ils ne disparaissent.    





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