L'existence d'une tempête solaire de plus de 14 000 ans révélée par l'analyse de troncs d'arbres préhistoriques
Une tempête solaire survient lorsque le soleil éjecte d’énormes volumes de particules énergétiques, dans l’atmosphère terrestre. Jusqu’ici la plus grande tempête solaire connue et observée était celle de 1859, connue sous le nom de l'événement de Carrington. Ces particules énergétiques avaient entraîné alors la destruction de machines télégraphiques. Et crée une sorte de lueur, au point dit-on, qu’en pleine nuit, il était possible de lire le journal et que certains oiseaux s'étaient mis à chanter, pensant que c'était le matin. Mais une équipe scientifique internationale impliquant notamment l’université de Leeds et le collège de France, vient d’établir qu'il y a eu une tempête solaire encore plus importante, il y a 14 300 ans .
Leurs travaux publiés, lundi 9 octobre, dans une revue de la Royal Society britannique, et repérés par nos confrères du journal Le Monde indiquent que si une tempête solaire similaire survenait aujourd’hui, elle détruirait une bonne partie de nos systèmes de communication, nos satellites et créerait des pannes gigantesques dans le réseau électrique.
Remonter dans le temps grâce aux arbres
Ces chercheurs ont pu remonter aussi loin dans le temps et dater ce phénomène en réussissant à lire cet évènement exceptionnel dans des troncs d'arbres préhistoriques, originaires des Alpes du sud. En découpant au scalpel des échantillons de bois dans chaque cerne, ils ont pu remonter dans le temps, et identifier un pic de carbone 14, il y a 14 300 ans. Le carbone 14 est connu comme outil de datation des objets archéologiques de plus de 55 000 ans, normalement sa quantité reste stable dans l'atmosphère. Si du carbone 14 supplémentaire se forme, souligne l’astrophysicien Éric Lagadec, c’est parce que des particules chargées d'énergie ont traversé l'atmosphère en provenance du soleil. La connaissance de cet événement exceptionnel vieux de plus de 14 000 ans, apporte ainsi de nouvelles connaissances sur l'activité du soleil.
Ce n’est pas la première fois que des troncs d’arbres nous permettent de lire le passé. De manière plus classique, ils sont aussi utiles pour avoir des informations sur le climat des siècles passés. En général, on remonte moins loin dans le temps mais effectivement l’analyse des cernes dans les troncs permet de comprendre, année par année, le fonctionnement physiologique de l'arbre et donc d'y voir des traces de sécheresse, d'inondation, d’enneigement et même d’ouragan.
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