L'OMS s'inquiète d'une recrudescence des cas de variole du singe en Afrique

L'OMS lance une nouvelle alerte à propos de variole du singe. Le directeur général de l’organisme onusien entend réunir son comité d’experts pour décider si la situation actuelle est à nouveau une urgence de santé publique internationale.
Article rédigé par franceinfo, Olivier Emond
Radio France
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Temps de lecture : 3 min
Des tubes à essai contenant le virus de la variole du singe, à Paris, le 22 juillet 2022. (JOAO LUIZ BULCAO / HANS LUCAS / AFP)

Les cas de variole du singe se multiplient en Afrique, autour notamment d’une nouvelle souche du virus, plus mortelle, plus transmissible qui se propage en République démocratique du Congo et c'est ce qui inquiète l'OMS. Fin juillet 2024, le ministère de la santé du pays recensait plus de 11 000 cas de la maladie sur les 11 derniers mois, dont 450 ayant entraîné la mort du patient, notamment chez les plus jeunes.

Cette forte recrudescence des cas est partie d’un foyer détecté chez des travailleurs du sexe en septembre 2023 dans l’est du pays. Ces dernières semaines, des malades ont aussi été signalés au Kenya, au Rwanda, au Burundi, en Ouganda ce week-end, mais aussi plus à l’ouest en Côte d’Ivoire.

L’Afrique connaît régulièrement des épisodes épidémiques

Depuis la découverte de ce virus chez l’Homme en 1970 en RDC, il y a des épisodes réguliers, comme en 2017 au Nigeria. Ces épisodes sont généralement dus à des contacts avec des animaux infectés, ou à des transmissions interhumaines notamment au sein des communautés homosexuelles, la maladie circulant alors par contact physique. Mais cette fois, de nombreux cas de transmissions sans contact sexuel ont été recensés, entre mère et enfants, entre enfants au sein des écoles.

Cette nouvelle souche du virus provoque des éruptions cutanées beaucoup plus importantes, sur tout le corps. D’où l’inquiétude des chercheurs qui soulignent aussi que les premiers foyers se sont développés à proximité de la grande ville de Goma qui dispose d’un aéroport international, ce qui est toujours un facteur de risque de diffusion des maladies.

Existe-t-il des traitements ?

Oui, deux vaccins spécifiques sont recommandés, mais peu de doses sont disponibles dans les pays infectés, d’ailleurs le patron de l’OMS réclame plus de financement et de soutien international pour faire face à l’actuelle flambée. Mais, on ne connaît pas encore bien le degré d’efficacité de ces traitements face à cette nouvelle souche virale. Pour les malades, il s’agit évidemment de mettre en place des mesures d’isolement strict pour éviter les contaminations le temps de la guérison, qui peut prendre 3 semaines avec des symptômes divers comme ces éruptions cutanées, qui sont souvent douloureuses, de la fièvre, une fatigue musculaire ou des maux de tête.

En France, il y a eu un épisode épidémique en 2022. Et depuis ?

Quelques cas sporadiques sont encore signalés, par exemple à La Réunion fin juin 2024, mais il n'y a plus d’alerte générale comme il y a deux ans, où près de 5 000 cas avaient été enregistrés. 95% d’entre eux concernaient des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes. Cette poussée épidémique avait concerné en fait une centaine de pays, pour près de 100 000 cas recensés en tout par l’OMS entre 2022 et fin 2023.

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