La machine qui ranime les coeurs avant une transplantation
En Grande-Bretagne, des médecins ont transplanté à des enfants des coeurs à l'arrêt grâce à une machine révolutionnaire qui permet de ramener à la vie des organes, c'est une première mondiale.
C’est la première fois que cette machine étonnante est utilisée pour greffer des coeurs à des enfants. Ça s’est passé en Grande-Bretagne, six jeunes adolescentes ont ainsi pu retrouver une vie normale. D’habitude on prélève les organes sur des personnes en état de mort cérébrale mais dont le coeur continue de battre.
Avec cette machine, qui s’appelle OCS pour Système de soin d’organes, les médecins sont capables de prélever sur un donneur en arrêt cardiaque et de ranimer ses organes en les plaçant dans une pochette en plastique, et en les maintenant en vie et au chaud grâce au sang du donneur. Une pompe fait circuler le sang et alimente l'organe en nutriments. Cette machine a la taille d'un petit frigo, on la déplace sur roulettes.
Une technique pas encore utilisée en France pour transplanter des coeurs
En France, on ne ranime pas des coeurs déjà en arrêt, une étude est en cours pour évaluer ce procédé. Mais on utilise la technique depuis environ cinq ans pour transplanter des foies, des reins, des pancréas et des poumons. En revanche cette machine sert aux équipes françaises à transporter et à maintenir en vie des coeurs prélevés uniquement sur des personnes en état de mort cérébrale. La Grande-Bretagne et l’Australie sont précurseurs dans le prélévement sur des donneurs dont le coeur s'est arrêté, ça a permis aux anglais d’augmenter leur capacité de transplantation de 30%.
Une machine aux multiples avantages
OCS, le système de soin d'organes permet d’avoir à disposition plus d’organes et donc de réaliser plus de transplantations, il y a plus de 26 000 personnes en attente de greffe en France. Deuxième avantage, les équipes gagnent un temps précieux. Au lieu de quatre heures avec la méthode traditionnelle, pour prélever, transporter l'organe dans une glacière avant de le greffer, cette machine leur donne six heures. Benoit Averland, le directeur adjoint du prélèvement et de la greffe à l’agence de Biomédecine explique que la technique est aussi moins traumatisante pour l’organe. Habituellement, le greffon est placé en hypothermie mais ça peut l’abimer. Dernier avantage les équipes ont le temps d’évaluer la qualité des greffons, de faire des analyses avant de le transplanter car parfois, ils sont abimés et il y a un risque de rejet.
Le gros défaut de cette machine, c'est son coût. D'après le Docteur Averland, Il n’y en a que cinq pour l’instant en France parce que ça coûte horriblement cher : plusieurs centaines de millions d’euros par machine auxquels il faut ajouter 30 000 euros pour réaliser chaque greffe.
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