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Le billet sciences. Il pleut du plastique sur le Grand Canyon

Des chercheurs américains ont découvert que des microplastiques recouvrent les grands parcs nationaux, où il pleut jusqu’à 1 000 tonnes de plastique par an.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Les chercheurs ont fait des prélèvements dans 11 parcs nationaux, pour retrouver jusqu’à 130 micro plastiques par mètre carré par jour. Illustration Grand Canyon, mai 2019.  (SEBASTIEN DUVAL / AFP)

Dans une étude publiée cette semaine dans le journal Science, d

es chercheurs américains détaillent comment ils ont découvert que des microplastiques recouvrent les grands parcs nationaux...

jusqu’à 1 000 tonnes par an.

On connaissait la pollution plastique des océans avec des micro voire nanoparticules (c'est à dire 80 000 fois plus petites qu’un cheveu) alors il n'est pas étonnant de voir que ces tout petits plastiques peuvent être soufflés par les brises marines, ou que lorsqu'ils sont dans l'air, les pluies les font retomber au sol. Ils parviennent à voyager encore plus loin, jusque dans des endroits très isolés des villes et de leurs déchets, comme des parcs naturels aussi vastes que ceux du Grand Canyon ou de Joshua Tree...

14 mois de prélèvements dans 11 parcs nationaux 

Les chercheurs ont fait des prélèvements d'eau de pluie et d'air pendant 14 mois dans onze parcs nationaux américains, pour retrouver jusqu’à 130 microplastiques par mètre carré par jour. Ils ont ensuite modélisé grâce de puissants ordinateurs ce que la moyenne de ce qu'ils ont trouvé donne sur toute la superficie de ses espaces sauvages. Ils arrivent donc à 1 000 tonnes par an.

Janice Branhey, biogéochimiste de l'université de l'Utah, a repéré qu'il y avait beaucoup plus de plastique lorsque les tempêtes passaient d'abord par les villes comme pour le parc de Rocky Mountain et la ville de Denver. Elle a même calculé que c'était l'équivalent de 120 à 300 millions de bouteilles en plastique. Une quantité choquante pour la chercheuse, surtout quand on pense que ces parcs ne représentent que 6% de la surface des Etats-Unis.

Nous avons créé quelque chose qui ne partira pas.

Janice Brahney, chercheuse à l'Université de l'Utah

 

D'autres chercheurs avaient aussi travaillé sur des zones reculées, comme en Arctique mais aussi sur dans les Pyrénées françaises où ils avaient aussi fait des prélèvements pendant cinq mois. Ils avaient calculé que ces déchets avaient parcouru jusqu'à 95 km, poussés par les vents et certains même provenaient de la ville de Barcelone. Mais ce qui est nouveau dans l'étude américaine, c'est que les scientifiques ne font pas qu'un constat de quantité : ils regardent comment et pourquoi ces déchets atteignent ces zones. Comme certains plastiques ont une durée de vie de plusieurs centaines d'années, on se demande combien de temps il va falloir avant de comprendre tous les effets que cette pollution engendre sur notre environnement.  

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