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Le billet sciences. Participez à l'enquête sur la tique à pattes rayées

Surveillez bien vos mollets si vous allez vous promener dans les champs du sud de la France ce week-end. Les chercheurs du Cirad, le Centre de recherche agronomique pour le développement, à Montpellier, ont repéré une nouvelle espèce de tique
et elle prend un peu trop ses aises.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une tique à pattes rayées dans le département de parasitologie de l'université de Honenheim, en Allemagne, le 17 février 2020. (MARIJAN MURAT / DPA)

Elle s'appelle la Hyalomma marginatum ou la tique à pattes rayées. Elle a huit pattes, elle peut mesurer jusqu'à 2 cm à la taille adulte. Certains vous diront que c'est une tique géante, ce qui n'est pas tout à fait vrai puisque certaines espèces en Europe peuvent aussi atteindre cette taille. Quoi qu'il en soit, elle ne fait pas très envie parce que les tiques se nourrissent de sang : plutôt celui d'animaux comme les lapins, les oiseaux, ou le bétail lorsqu’il pâture tranquillement dans nos champs. Mais cette tique peut se déplacer jusqu'à une dizaine de mètres donc si on est allongé dans l’herbe, on peut aussi l’intéresser.

Une espèce invasive

Jusqu'à présent, cette tique était plutôt présente en Espagne, en Italie et de l'autre côté de la méditerranée. Elle a été repérée en Corse depuis quelques décennies. Mais les scientifiques du Cirad, le Centre de recherche agronomique et pour le développement, l'ont vue dans le sud de la France seulement depuis cinq ans. Ils voient donc bien qu’elle remonte petit à petit avec le climat méditerranéen. Aujourd'hui, elle a même été signalée dans le sud de l'Ardèche. Alors, ils nous invitent, à travers une expérience de sciences participatives, à leur indiquer sa présence si on la rencontre, direction le internet Citique.fr.

Porteuse du virus de la fièvre hémorragique Crimée-Congo


Comme le moustique tigre ou le frelon asiatique, cette tique devient ce que l'on appelle une espèce invasive qui gagne de plus en plus de terrain avec le réchauffement climatique et qui nous confronte à de nouveaux risques sanitaires. Cette tique ne propage pas la maladie de Lyme contrairement à l'espèce européenne mais elle peut être porteuse du virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo : une maladie mortelle pour l'homme. Pour l'instant, aucun cas n'a été détecté en France mais les chercheurs ont fait des analyses sur près de 4 000 animaux de bétails en Corse où ils ont repéré des traces du virus. Attention, qui dit présence ne dit pas forcément contagion ! Les animaux n’étaient d’ailleurs pas malades mais la crise du coronavirus nous a bien fait comprendre qu'il fallait repérer et surveiller assez tôt ce genre de transmission.

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