Maladie de Lyme : 80% de mauvais diagnostics
Fatigue intense, douleurs musculaires et articulaires et parfois manifestations neurologiques. Les symptômes de la maladie de Lyme, cette infection bactérienne transmise par les tiques, ne sont pas spécifiques. Le risque est donc de sur ou sous diagnostiquer la maladie. Dans une étude publiée le 7 mai dans le BEH, les auteurs révèlent que seuls 10 % des malades qui consultaient pour une maladie de Lyme en était réellement atteints. Piloté par l’hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris, ce travail a été mené sur 301 patients.
Une autre pathologie diagnostiquée dans 80 % des cas
Pour 80% des 301 patients accueillis pour une suspicion de maladie de Lyme, les équipes du service de maladies infectieuses de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière ont diagnostiqué une autre pathologie. Parmi eux, 31,2% souffraient de troubles psychologiques, 17,7% des maladies articulaires et 15,2% des maladies neurologiques.
« En fait la majorité des patients qu’on a trouvé sont des patients qui ont des problèmes psychologiques voire des problèmes psychiatriques », rapporte le Dr Elie Haddad infectiologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Pour lui, le plus souvent ce sont des dépressions, des cas de harcèlement au travail, des syndromes de stress post-traumatique. « Le problème c’est que les signes cliniques de ces problèmes psychiques, psychologiques, sont les mêmes que des signes cliniques du Lyme. On voit beaucoup de fatigue, beaucoup de douleurs articulaires ou musculaires » explique-t-il.
Retard de diagnostic et traitements inutiles
Et à cause des éventuels symptômes neurologiques de la maladie de Lyme, les erreurs ont retardé l’identification de plusieurs cas de scléroses en plaques, de maladies de Parkinson ou même de maladie de Charcot. Au lieu de recevoir les traitements adaptés, les patients avaient des mois d’ordonnances comprenant souvent un grand nombre de médicaments.
« Dans la consultation vous voyez de tout sur les ordonnances médicales. Donc on voit un traitement anti-parasitaire, un traitement antifongique, des traitements anti-infectieux voire antibiotiques qui ne marchent pas sur la maladie de Lyme ». Donc la prise des anti-infectieux pose un problème majeur de santé publique parce qu’il y a un risque pour le patient lui-même, un risque d’effets secondaires et de sélection de résistance des bactéries pour plus tard.
Face à la borrélia, la bactérie qui provoque la maladie de Lyme, seuls 3 antibiotiques sont efficaces avec un traitement de 4 semaines. Mais comme elle est transmise lors d’une morsure de tiques, le plus sûr est encore d’apprendre à s’en protéger en évitant de marcher en forêt avec la peau découverte !
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