Le billet vert. Ce que nous apprend la mission Concordia sur l'Antarctique et le réchauffement climatique
Des scientifiques de la mission Concordia ont récupéré six tonnes de carottes de glace en Antarctique. Il faudra au moins un an pour exploiter les informations qu'elles détiennent pour mieux comprendre le réchauffement climatique.
Comment l’Antarctique influence la montée du niveau des mers ? Des chercheurs français et un Italien reviennent d’un raid au pôle Sud. Ils ont parcouru 1 300 km dans des conditions extrêmes, pour tenter d’en savoir plus sur le poids de ce continent de glace dans le changement climatique.
C’est une information à la fois capitale et complexe à obtenir. On est au bout du monde. À plus de 3 000 m d’altitude. En été il fait entre moins 25°C et moins 45°C. Et il a fallu convoyer presque 250 tonnes de matériel dans des secteurs qui n’avaient encore jamais été étudiés. Ce que cherchent à comprendre ces scientifiques, c’est la façon dont l’antarctique réagit au changement climatique. On a des éléments assez fiables pour le Groenland, mais il y a encore des zones d’ombre pour l’Antarctique, aujourd’hui considéré comme un système instable.
Ce que les scientifiques ont établi, c’est que la calotte fond notamment sur le pôle ouest, mais ils s’interrogent maintenant sur un effet modérateur avec des précipitations plus intenses sur les plateaux. En gros la fonte des glaces qui participe à la montée du niveau des océans pourrait être pondérée par le niveau de la neige. C’est une variable de plus à intégrer dans les scenarios du réchauffement climatique.
Un an minimum pour exploiter les informations
Les scientifiques ont installé des instruments de mesure. Ils ont récupéré six tonnes de carottes de glace, qu’il va falloir ramener en France dans plus d’une centaine de caisses. Il faudra au moins un an pour exploiter ses informations. Les chercheurs rentrent aussi avec de nouvelles observations et mesures sur les phénomènes extrêmes. Sur leur route, ils ont croisés des méga-dunes, qui sont des ondulations qui s’étalent sur des kilomètres. Ou les surfaces vitrées qui sont lisses comme des miroirs. Ces phénomènes sont connus mais pas encore expliqués. Ils apparaissent sur le plateau de l’Antarctique où la glace a une densité spectaculaire.
Des conditions extrêmes pour les scientifiques
Ce qu’il faut savoir, c’est que les chercheurs connaissent l’Antarctique. La France possède l’une des rares bases. Elle s’appelle Concordia. Elle a été construite il y a un peu moins de 20 ans. Ce qui est nouveau c’est d’avoir renoué avec la méthode du raid. Une caravane d’engins lancés vers le sud pour une expédition d’un mois et demi. Elle a été menée par le CNRS et l’Institut polaire Français. Les scientifiques ont tracté l’équivalent de 15 conteneurs dans un désert de neige. C’est aussi une aventure physique extrême. Qui cumule froid intense et haute altitude.
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