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Le billet vert. Dans le Limousin, une forêt de mélèzes créée au titre de la compensation carbone

"Le billet vert" consacré tout l’été à la façon dont nous vivons avec le changement climatique. Les effets sont de plus en plus sensibles. Les scientifiques prévoient une accentuation dans les années qui viennent. Et cela affecte tous les pans de notre société.

Article rédigé par franceinfo, Etienne Monin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Une forêt de mélèzes. (JTB PHOTO / MAXPPP)

Le climat a un nouvel ami. C’est l’arbre. Il est en plein boom en ce moment. On peut en planter pour réduire ses émissions de CO2 ou pour se faire un verni écolo. 

Il pleut ce jour-là sur les forêts du Limousin, mais cela n’empêche pas Yves Morand de nous montrer son nouveau bébé. Ce sont des mélèzes. Une petite forêt replantée grâce à l’aide d’entreprises qui investissent dans la compensation carbone française. C’est tout nouveau. Le propriétaire est un précurseur :"Précurseur modeste, depuis la petite bourgade, ce sont des bois. Sinon, c'est laissé à l'abandon." Ce qu'il s’est passé, c’est que la France a créé un label avec le centre national de la propriété forestière. Cela permet de monter des projets vertueux, dans lesquels les entreprises peuvent investir pour compenser leurs émissions de gaz à effet de serre. Parce que la forêt a la cote. C’est même plus que cela, la replantation de l’arbre explose littéralement. Stéphane Haler est président de Reforest'Action. Depuis une décennie Il propose aux entreprises de reboiser : "On a vu le monde basculer en 2019. En une année on a replanté autant d'arbres que les neuf années précédentes chez Reforest'Action, à savoir 5 millions d'arbres dans l'année grâce à de nombreuses entreprises et de nombreux particuliers qui ont pris conscience que la forêt apportait un grand nombre de bénéfices sociaux et environnementaux et ont décidé de passer à l'action." 

L’an passé il y a eu l’effet croisé des marches pour le climat et les incendies géants. Et aussi un besoin de verdir l’image des entreprises. C’est le risque de ce genre de  pratique.

Les entreprises n’ont pas à se pencher sur le volume et la nature de leurs émissions. Elles ouvrent juste le  carnet de chèque : "Il y a toujours un risque que Reforest'Action serve de caution pour l'entreprise, de caution environnementale. La forêt a besoin de fonds considérables pour restaurer les forêts du monde. Qui va apporter ces moyens là ? Les entreprises avant tout. Donc rejeter les fonds des entreprises, je trouve ça très dommage. Je préfère que l'entreprise fasse et qu'elle se fasse rattraper par la patrouille sur leur communication quand c'est le cas. Ce qui compte, c'est l'action." 

Cette méthode de replantation sert donc la forêt mais il n’y a pas de lien avec l’impact climatique. Pas de compensation carbone évaluée. Contrairement aux propriétaires privés en France. Mais leur échelle est pour l’instant millimétrique. Ce marché est avant tout développé à l’étranger.
 
 
 

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