Le billet vert. Le miel français victime de la canicule de 2019
Une vingtaine de miels ont été primés au concours des miels de France, organisé par l'Unaf. Mais pour le syndicat agricole, si la qualité et la diversité sont au rendez vous, les tonnages sont en berne.
C'est un mauvais cru 2019 pour les apiculteurs français. Alors qu'ils remettaient mardi 21 janvier le palmarès des miels de France, l'union nationale de l'apiculture française a annoncé une année noire avec moins de 10 000 tonnes produites, principalement à cause de la canicule de l'été dernier. En 2018, nous étions plutôt à 20 000 tonnes de miel, le bilan est donc deux fois moins bon pour 2019 alors que les Français en consomment 45 000 tonnes par an. Certaines fleurs ne produisent plus de nectar à cause de la sécheresse précoce. Les abeilles ont souffert aussi des températures, en particulier dans le sud de la France. Dans une ruche, il fait autour de 37°C. Les abeilles régulent la température, elles ventilent s'il faut rafraîchir mais quand il fait près de 50°C à l'exterieur, comme à Vérargues dans l'Hérault, elles ne sortent plus, et pire : la cire fond et peut détruire entièrement le rucher.
Plusieurs facteurs en cause
Les pesticides sont toujours pointés du doigt dans certaines régions. Dans les Côtes d'Armor à la sortie de l'hiver, certains apiculteurs avaient perdu 30% de leurs ruchers. Dans d'autres régions, ce sont les maladies comme le Varoa par exemple à la Réunion et le frelon asiatique a maintenant gagné tout le territoire. Pour ce qui est des néonicotinoïdes, ces insectides sont interdits depuis deux ans, sauf pour ceux qui cultivent des noisettes, des figues et des navets. Ils peuvent encore en utiliser jusqu'en juillet prochain pour faire face à certains ravageurs. Mais ces insecticides ne s'évacuent pas tout de suite de l'environnement une fois que l'on arrête de les épandre. "Il faut parfois attendre cinq ans avant de ne plus en retrouver dans les ruches", explique Henri Clément, porte-parole de l'Unaf. Quant aux apiculteurs du sud de la France, c'est la canicule le principal fléau de 2019.
Une diversité et une qualité exceptionnelles
Mais les effets de la météo c'est un peu comme pour le vin : cela réduit les tonnages mais pas toujours la qualité. La chaleur, le soleil, cela peut faire monter les degrés d'alcool dans votre cru, pour le miel c'est plutôt son taux d'humidité qui augmente. Mais certaines régions ou floraisons vont profiter du changement climatique : la Bretagne a fait du miel de sarrasin l'an dernier, En revanche aucun miel d'acacia pour Marlyse, apicultrice en Seine-et-Marne, qui diversifie ses productions pour toujours avoir quelque chose à proposer à ses clients. Nous avons la chance d'avoir en France une diversité de miels. Hier, près de 200 miels étaient en compétition dont des miels rares de mélèze, de litchis ou d'oignons : à tomber !
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