Les gisements de coquilles Saint-Jacques se portent très bien en France
La saison de la pêche aux coquilles Saint-Jacques est officiellement ouverte dans la Manche depuis le 1er octobre 2022, et l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) vient de faire des recensements records.
Les populations de coquilles Saint-Jacques ne se sont jamais aussi bien portées en France depuis 60 ans. D’après la toute dernière évaluation de l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer), par rapport à l’année dernière (qui était déjà une année record), les stocks de coquilles Saint-Jacques de la Manche ont augmenté en biomasse : +31%, en baie de Seine et +13% en baie de Saint-Brieuc. Et cela, malgré la chaleur de cet été qui a pourtant diminué la production de phytoplancton dont se nourrissent les coquilles, et qui a donc entraîné chez elles un léger retard de croissance.
Ces records d’abondance de la coquille Saint-Jacques s'expliquent tout d’abord par la coquille qui se trouve à son aise dans la Manche, y compris avec une légère augmentation de la température. Mais, surtout, cela s’explique par le succès d'une politique d'encadrement de la pêche. La France a en effet choisi de n'autoriser cette pêche à la coquille Saint-Jacques, que de façon très saisonnière du 1er octobre au 31 mai (et avec en plus des restrictions locales supplémentaires). Cette pause de quatre mois permet aux coquillages de grandir et de se reproduire plus facilement l’été.
Les différences avec la Grande-Bretagne
Par ailleurs, concernant le matériel de pêche, notre pays impose aussi l’utilisation de des dragues, des anneaux qui ratissent le sol, plus larges qu'en Grande-Bretagne - 10cm de diamètre chez nous contre 8,5 chez nos voisins britanniques, ce qui permet aux coquilles les plus petites de rester au fond de l'eau.
"Côté français, on trouve une coquille Saint-Jacques tous les mètres carrés en moyenne, se réjouit Eric Foucher, chercheur à l’Ifremer, alors que l’on en trouve qu’une seule tous les 100 m² cote britannique". 100 fois moins donc. Mais en Grande-Bretagne, les règles ne sont pas du tout les mêmes puisque la pêche est possible 365 jours par an.
Ce n’est pas la première fois que l’on mesure les effets positifs de l’application de restrictions de pêche en France. Grâce aux quotas, les poissons aussi se portent mieux : 60% des poissons pêchés en France proviennent désormais de populations dont les stocks sont en bon état. C'est beaucoup mieux qu'il y a 20 ans.
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