Les méga-feux de Californie se voient plus que les "feux zombies" de Sibérie
Le risque d'incendie s'est accentué ces dernières années partout dans le monde, à cause notamment du changement climatique. Les feux sont de plus en plus fréquents dans les régions au nord, comme en Sibérie où le nombre d'incendies bat des records.
Plus de deux millions d’hectares de forêts sont déjà partis en fumée dans l’Ouest américain, du Mexique jusqu’au Canada. Il faut dire que les canicules et les sécheresses accentuées par le changement climatique font remonter le risque incendie vers le nord où se cachent d'autres incendies.
Pour connaître le risque incendie, il existe une météo de la forêt. Elle est transmise chaque jour à la sécurité civile en France mais aussi au Canada. On la calcule à partir des données sur la nature des sols et de la végétation. Des forêts de bois bien secs ne brûleront pas du tout de la même façon que des roseaux très humides. Ensuite, cet indice forêt météo (IFM) prend en compte l’humidité, la température de l’air et le vent. Il va d’une échelle de 0 à 20, et même jusqu'à 30 au Canada.
Un indice forêt météo (IFM) en hausse
C'est sur la base de cette échelle, que les autorités décident de mobiliser des secours ou d’interdire des barbecues et les balades dans les bois pour limiter les départs de feu. L'IFM a augmenté de 18% entre les années 1980 et 2000 en France. En plus, les prévisions climatiques estiment que la saison des feux va durer plus longtemps (du printemps jusqu’en automne) et qu’en plus ce risque incendie remonte vers le nord.
La Sologne peut donc aussi être concernée par d’importants feux de forêts d’ici 2050. On voit aujourd'hui que dans l’Ouest américain, ces méga-feux, il faut dire que les surfaces forestières sont beaucoup plus grandes, ne touchent pas que le sud de la Californie mais ils remontent jusqu’à la frontière canadienne.
Des feux invisibles des satellites
Le réseau de satellites européen Copernicus a montré que la Sibérie avait battu des records d’incendies cet été, des incendies qui émettent beaucoup de CO2 : 35% de plus qu'en 2019. Mais les scientifiques pensent aussi que ces feux sibériens ne s’arrêtent peut être jamais de l’année. Ils échappent juste à la surveillance de leurs satellites.
Dans cette zone, le permafrost, le sol qui est sensé resté gelé toute l’année, fond l’été. Les tourbières prennent alors feu avec beaucoup de fumée que les satellites repèrent. Ensuite, quand le froid et le gel reviennent et les recouvrent, cela n’éteint pas vraiment l’incendie. Ils restent actifs, incandescent, comme des braises de charbon sous la glace pendant plusieurs semaines, voire des mois. Et là, les satellites ne les voient plus.
En revanche, les feux reprennent vie au printemps d’après, ce qui expliquerait qu’ils soient de plus en plus nombreux chaque été. Les chercheurs leur ont donné le doux nom de "feux zombies".
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