Pakistan : comment expliquer la présence de ce brouillard toxique incitant les autorités à fermer les écoles primaires durant une semaine ?
Au Pakistan, les autorités ont décidé, dimanche 3 novembre, de fermer les écoles de la ville de Lahore durant une semaine en raison d'une pollution historique. Depuis plusieurs jours, les 14 millions d’habitants de la deuxième ville du Pakistan ne voient plus le ciel en raison d’un brouillard permanent. Le port du masque est devenu obligatoire à l'extérieur, car la concentration de particules fines dans l’air est devenue 40 fois supérieure à celle jugée acceptable par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Dans ce contexte, les écoles primaires resteront fermées toute la semaine, et les activités sportives pour les élèves sont même suspendues jusqu'à fin janvier. Les hôpitaux s’organisent également pour recevoir les victimes du "smog", ce brouillard toxique qui peut déclencher des troubles respiratoires, cardiaques ou des AVC.
Ce "smog" historique s'explique à la fois par des émissions polluantes émanant de voitures diesel sans filtre, de la combustion du charbon ou des brûlis agricoles saisonniers, et par des conditions atmosphériques particulières. Lahore va rester exposée plusieurs jours à des vents qui tendent à concentrer les fumées au-dessus de la ville, le tout dans un contexte de baisse des températures. En effet, l’air froid, plus dense, a tendance à maintenir la pollution à faible altitude. L'Inde voisine est également régulièrement victime d'épisodes de pollution en hiver pour les mêmes raisons.
Un contexte énergétique différent en Europe
Un pic de pollution aussi intense ne pourrait vraisemblablement plus se produire maintenant, mais il y a 70 ans, durant l’hiver 1952, Londres a malheureusement connu un épisode dramatique de "smog". Cet épisode de pollution a entraîné entre 4 000 et 12 000 décès en l’espace de cinq jours. Ce brouillard était lui aussi lié à la combustion du charbon et à une pollution stagnante due au froid et à des conditions météorologiques particulières.
Aujourd’hui, bien sûr, nous ne sommes plus dans le même contexte énergétique en Europe. Le charbon devient indésirable, et selon la revue médicale The Lancet, la mortalité due aux particules fines a reculé en Europe de 60% en l’espace de 20 ans. Mais les progrès contre la pollution restent très inégalement répartis. Selon l’OMS, la mauvaise qualité de l’air reste responsable de plus de quatre millions de décès prématurés chaque année dans le monde, dont 90 % surviennent dans des pays à faibles revenus.
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