Paris : quels effets sur la santé peut engendrer la limitation de la vitesse à 50 km/h sur le périphérique

La ville de Paris entend limiter à 50 km/h la vitesse maximale autorisée sur le boulevard périphérique, contre 70 aujourd'hui, et y réserver une voie au covoiturage.
Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le périphérique parisien, le 26 juin 2020. (JEAN-BAPTISTE QUENTIN / MAXPPP)

Le périphérique parisien est emprunté chaque jour par plus d'un million de véhicules et passer d'une vitesse maximale de 70 à 50 km/h à partir du 14 septembre 2024 devrait permettre, selon la mairie de Paris, de réduire la pollution de l'air et les nuisances sonores. Une étude réalisée par Airparif l'année dernière a montré en effet qu'en Île-de-France, le long des grands axes, l'air est au minimum deux fois plus pollué qu'ailleurs et qu'au moins 4000 Franciliens vivent dans des zones dépassant les seuils de dangerosité pour la santé. 

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Limiter la vitesse sur une route ne réduit pas automatiquement la pollution environnementale. Sur ce point, l'Ademe, l'agence de la transition écologique, a une réponse nuancée. Il est vrai que, de façon générale, les limitations de vitesse peuvent améliorer la sécurité, réduire la consommation de carburant, les émissions de polluants. D'ailleurs, le passage de 80 à 70 km/h sur le périphérique en 2014 avait amélioré la fluidité du trafic, réduit les nuisances sonores, notamment la nuit, et diminué de 15% le nombre d'accidents sur cet axe. Mais attention, ce bénéfice n'est pas systématique en milieu urbain. 

Attention aux embouteillages 

Le résultat sur la qualité de l'air n'est pas garanti avec cette seule limitation de vitesse puisque dans les zones où l'on roule à moins de 70 km/h, et ce sera donc le cas, il faut s'assurer que la réduction de vitesse ne crée pas de zones de congestion en parallèle aux heures de pointe.

Dans le cas du périphérique parisien, il faudra s'assurer que la nouvelle voie réservée aux transports en commun et au covoiturage, qui sera pérennisée après les Jeux olympiques, ne contribue pas en parallèle, à réduire la fluidité du trafic. En ville, la qualité de l'air dépend tout autant des véhicules qui circulent, que du carburant utilisé ou de leur ancienneté. L'existence d'autres solutions comme les transports en commun doit également être prise en compte. 

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