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Réchauffement climatique : les décès annuels liés à la chaleur risquent d'être multipliés par cinq d'ici 2050

Plus d'une centaine de scientifiques ont participé à une étude publiée mercredi dans la revue "The Lancet". Mortalité, sécurité alimentaire, transmission des maladies, le tableau qu'ils dressent est préoccupant.
Article rédigé par franceinfo
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Un panneau lumineux "alerte canicule" sur l'autoroute, le 24 août 2023. (LIONEL VADAM  / MAXPPP)

Le changement climatique pèse de plus en plus sur la santé humaine, alertent des experts dans une vaste étude internationale, qui paraît mercredi 15 novembre dans la revue médicale The Lancet. Quelque 114 scientifiques ont travaillé sur cette synthèse, qui nous rappelle qu’en 2023, notre planète a connu les températures les plus élevées depuis 100 000 ans. Nous sommes désormais exposés à deux fois plus de jours de canicule qu’il y a 20 ou 40 ans. Et les décès liés à la chaleur chez les plus de 65 ans, ont augmenté de 85% par rapport à cette période. Il faut dire que de fortes chaleurs peuvent affecter notre système respiratoire, cardiaque, hormonal, réduire le sommeil ou l’appétit. 

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Dans le scénario d'un réchauffement planétaire de 2 degrés d'ici la fin du siècle, nous sommes actuellement plutôt sur la voie des 2,7°C), les décès annuels liés à la chaleur risquent d'être multipliés par cinq d'ici 2050. Le réchauffement n’impacte pas que le corps humain. La sécheresse a augmenté l’insécurité alimentaire de 127 millions de personnes supplémentaires dans le monde par rapport aux années 80 /90. L'’évolution des températures nous expose également davantage au risque de dengue ou le paludisme, des maladies transmises par les moustiques. Plus d'un quart des villes étudiées par les chercheurs redoutent de voir leurs systèmes de santé débordés par les conséquences de la chaleur.

Atténuation et adaptation

 
Pour limiter cet impact sur la santé, Il faut miser sur l’atténuation et l’adaptation : deux mots que l’on va beaucoup entendre à l’occasion de la COP 28 à Dubaï à la fin de ce mois de novembre."Atténuation", ça veut dire réduire nos émissions de gaz à effet de serre qui sont à l'origine de ce réchauffement planétaire. Or l'ONU l'a rappelé mardi, les engagements actuels des pays sont malheureusement insuffisants et ne mènent qu'a  2% de baisse des émissions mondiales en 2030, au lieu des 43% de visé pour respecter l'accord de Paris. Les discussions lors de la COP 28 seront  donc cruciales.

L'autre moyen d'agir c'est l"adaptation" : agir sur l’isolation des logements, la végétalisation des villes, les productions agricoles, l’usage de l’eau, adapter les systèmes d’alerte et d’aide aux  plus vulnérables.
Mais plus le réchauffement climatique se poursuit, préviennent les experts, plus il sera difficile et couteux de s'adapter.

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