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Sanofi, Pasteur : où en sont les vaccins des laboratoires français contre le Covid-19 ?

AstraZeneca hier, Pfizer et Moderna la semaine dernière, les annonces des essais de vaccins se succèdent. En Russie et en Chine, plusieurs vaccins sont déjà en tests.  
Où en est la recherche française sur le sujet ? 

Article rédigé par Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Dans un laboratoire P2+ de l'Institut Pasteur, en juillet 2020 (illustration). (JEAN-BAPTISTE QUENTIN / MAXPPP)

Les Français aiment bien citer la morale de la fable de La Fontaine, le Lièvre et la Tortue : "Rien ne sert de courir, il faut partir à point". Aujourd'hui, aucun vaccin français n'est en phase 3, celle où plus de 10 000 personnes testent le produit pharmaceutique. Elle ne saurait tarder pour le vaccin que Sanofi développe avec le britannique GSK. On attend pour l'instant les résultats de la phase 2 sur 440 patients, d’ici quelques semaines. Si tout va bien, les doses seront disponibles en juin 2021, promet l'industriel.  

Un vaccin plus complexe mais plus robuste

Produire un vaccin comme celui de Sanofi prend plus de temps que de produire un vaccin avec un brin du code génétique du virus, comme ceux de Moderna ou de Pfizer-BioNTech. Celui de Sanofi et GSK est ce que l’on appelle un vaccin à base de protéine virale : celle qui permet au virus d’entrer dans nos cellules. ll faut faire appel à un baculovirus, un virus qui infecte des cellules d’insectes. C’est comme ça que les chercheurs peuvent reproduire la protéine qui les intéresse. Ce vaccin a aussi besoin d’adjuvants, des produits associés, pour mieux pénétrer le système immunitaire. Des adjuvants fabriqués par GSK. Il est donc un peu plus complexe à produire mais plus robuste aussi dans son fonctionnement puisque c’est la technique utilisée pour un vaccin contre la grippe déjà éprouvée par l’industriel. 

D'autres vaccins en cours d'élaboration

Mais Sanofi travaille aussi sur un vaccin avec la même technique que Moderna et Pfizer-BioNTech, à base d'ARN messager. Mais les start-up, comme Moderna et BioNTech ont pris de l’avance par rapport aux gros laboratoires dans cette technique très innovante, jamais utilisée jusqu'à présent. Pour l’instant, Sanofi est en phase pré-clinique. Le Français a eu de bons résultats sur les souris et les singes. Il doit démarrer la première phase d’essai sur quelques dizaines de volontaires le mois prochain. 

Il y a aussi les vaccins que l’Institut Pasteur développe, notamment un avec le laboratoire Merck. Un vaccin plus classique à base de virus atténué, proche de celui contre la rougeole. Il faut élever du virus dans des œufs de poule, par exemple, pour le fabriquer. La phase 1 a commencé à la fin de l'été.

Pour l'instant, pas d'inquiétudes de louper le coche pour les laboratoires français. Comme l'a dit l'OMS, il faudra plusieurs vaccins et arriver sur le marché en décalé de quelques mois n'est pas forcément un problème face à une telle demande. Et cela permet aussi de laisser le temps de trouver un vaccin sûr et efficace. 

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