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Santé : la Puff, interdite dans plusieurs pays européens, dans le collimateur des responsables sanitaires en France

L’Alliance contre le tabac et plusieurs parlementaires tiennent jeudi 25 mai un point presse à l’Assemblée nationale pour réclamer une nouvelle fois l’interdiction de la Puff, la cigarette électronique jetable. Pourquoi cette demande pressante ?
Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une jeune femme inhale la fumée d'une Puff. (THIERRY NICOLAS / MAXPPP)

Le problème de cette Puff, c'est son accessibilité et son marketing. Vendue autour de neuf euros, chez les buralistes, en supérettes, ou boutiques d'e-cigarettes, la Puff s'affiche avec des couleurs voyantes, et des parfums qui ciblent clairement les adolescents. Même si ces cigarettes au goût cerise, fraise Tagada, bonbon licorne ou barbe à papa, sont en théorie interdites aux mineurs, en pratique 13% des adolescents les auraient utilisées l’année dernière, indique Alliance contre le tabac. Le magazine Que Choisir, qui a envoyé le mois dernier des adolescents âgés de 12 à 14 ans acheter des Puff dans une douzaine de points de vente a Paris, a pu constater que la moitié en délivrent sans difficulté.

Fumer une Puff n’a rien d’anodin pour la santé d’un ado. C’est moins dangereux qu’une cigarette classique puisqu’il puisque le vapoteur n'inhale ni produit de combustion, ni de monoxyde de carbone. Certaines Puff contiennent jusqu’à 5% de nicotine, ce qui favorise l'entrée du tabagisme plus tard. Pour le professeur Loïc Josseran, président de l’alliance contre le tabac, cette cigarette électronique jetable est  “un prédateur de la jeunesse" car chez un adolescent la nicotine impacte davantage le cerveau que chez un adulte et crée une addiction plus forte. La dépendance au tabac naît dans la jeunesse rappelle-t- il. Plus de 90% des fumeurs adultes ont démarré avant leurs 18 ans.

Danger pour la santé et pour l'environnement

Il existe aussi des puffs sans nicotine qui aussi posent probleme. Même sans nicotine, pour les médecins, il reste deux problèmes : d'abord, celui des arômes fantaisistes dont l'utilisateur ne connaît ni la composition, ni la toxicité à long terme or les poumons d’un adolescent sont plus sensibles que ceux d’un adulte et des études américaines font déjà état de bronchites asthmatiformes chez certains vapoteurs. Par ailleurs, au-delà du problème sanitaire : ces cigarettes jetables en plastique, contenant une batterie au lithium sont une aberration écologique puisque évidemment ces déchets très polluants ne sont pas recyclés.

Certains pays ( Allemagne, Belgique, Irlande) ont déjà interdit ces Puff. En France, le ministre de la Santé, François Braun s'est dit favorable à son interdiction, et une proposition de loi d’interdiction déposée par Francesca Pasquini, députée écologiste des Hauts-de-Seine rassemble pour l’heure 63 signataires dans huit groupes politiques. Elle devrait être discutée dans l’hémicycle après l’été, avec l’objectif d’aboutir à une interdiction d’ici la fin de l’année.

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