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Transports : comment décarboner le secteur aérien d’ici 2050 ?

L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) à comparé différents scénarios pour réduire l’empreinte carbone du secteur aérien. Les solutions efficaces existent, mais le chantier est colossal.

Article rédigé par franceinfo - Anne Le Gall
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un avion ravitaillé en kérosène sur l'aéroport Charles de Gaulle à Roissy. (ERIC PIERMONT / AFP)

Le trafic aérien a été multiplié par cinq depuis les années 1980 : tous les jours, 128 000 avions décollent et atterrissent sur la planète. Et si l’on ne fait rien, les émissions de CO2 du secteur devraient encore s’accroître de 11 millions de tonnes supplémentaire dans les 30 ans à venir. C'est intenable.

Mais dans son rapport publié mardi 27 septembre et qui est le fruit d'un an et demi de travail, L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) montre qu’il est possible de réduire de 75% l'empreinte carbone du secteur aérien, d’ici 2050, à condition d’innover technologiquement et de changer nos habitudes.

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Il faut donc miser sur des avions dont les moteurs consomment moins, avec un fuselage plus léger, un meilleur aérodynamisme et en remplaçant progressivement le kérosène par des carburants plus durables, issus, par exemple, de résidus agricoles ou des électro-carburants produits à partir de CO2, capturés à la sortie des sites industriels ou encore miser sur l'hydrogène.

Si tous ces sauts technologiques sont réalisés d’ici 2035, alors, les émissions du secteur aérien pourraient retomber à neuf millions de tonnes de CO2 en 2050, nous dit l'Ademe. Neuf millions au lieu de 35 millions de tonnes si on ne fait rien. Et ce, sans que les passagers ne changent leurs habitudes de voyage.

Les passagers devront mois voler

C’est un scénario possible, mais ce n’est pas le plus efficace. Le plus efficace reste de miser un peu moins sur la modernisation des avions, mais d’innover très vite dans des carburants verts et surtout de réduire le trafic passager dès 2022. Ce scénario-là pourrait faire tomber les émissions du secteur aérien à cinq millions de tonnes en 2050, presque cinq fois moins qu’aujourd’hui.

On peut contraindre les passagers à moins prendre l’avion grâce à l’incitation citoyenne, à un système de taxes et une hausse du prix du billet à partir de 2030.
C'est un levier qui n'a pas vraiment été utilisé jusqu'ici car contraignant. L’Ademe rappelle aussi dans son rapport que l'utilisation régulière de l’avion (au moins une fois par an) de l’avion n’est le fait que de 36% des français.

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