Un habitant de la région Paca consomme deux fois plus d'eau qu'un habitant des Hauts-de-France

Un Français consomme en moyenne chez lui 148 litres d’eau potable par jour, soit moitié plus qu'il y a 50 ans. C'est l'un des enseignements tiré du dernier rapport de l’observatoire des services publics d'eau d’assainissement qui vient de paraître. Dans le détail, cette eau potable nous sert à 80% à nous laver, laver le linge ou la vaisselle ou tirer la chasse d’eau. Seuls 7% sont utilisés comme eau de boisson ou pour cuisiner.

Cette moyenne cache pourtant d’importantes disparités régionales. Un habitant des Hauts-de-France consomme deux fois moins d'eau par jour qu'un habitant de Provence-Alpes-Côte d'Azur. La différence peut s'expliquer par les températures plus élevées dans le sud, mais pas seulement. La pression touristique, les jardins à arroser et les piscines privées augmentent aussi la consommation dans le sud de la France, une zone qui profite aussi en parallèle d’une eau potable plutôt un peu moins chère que dans l’ouest ou le nord du pays.

Un litre d'eau sur cinq perdu dans la nature

Cette étude donne aussi une idée de l’état du réseau de distribution d’eau. Le taux de fuite est malheureusement stable : pour cinq litres d’eau injectés dans le réseau, un litre se perd dans la nature en raison d'un réseau de canalisation vieillissant, qui date pour l'essentiel des années 1970. Il est possible d'éviter les pertes d’eau à l'intérieur du domicile : un goutte-à-goutte de robinet fait ainsi perdre quatre litres d'eau par heure.

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A l’approche de l'été le gouvernement, a rappelé l’importance de préserver les ressources, puisque les deux tiers de l'eau potable proviennent des nappes souterraines, qui sont en grande majorité en dessous de leur niveau habituel.

Ce contexte hydrologique pose la question de la réutilisation des eaux usées. Aujourd’hui, 80% sont rejetées dans la nature sans être traitées ni réutilisées. La France est en retard sur le sujet, quand des pays comme l’Espagne, les Etats-Unis, Israël, l’Afrique du Sud ou la Namibie ont déjà fait le choix d’utiliser massivement les eaux usées pour l’irrigation des cultures, parfois aussi pour l’industrie ou la production d'énergie. D'après l'ONU, au moins une personne sur quatre pourrait vivre dans un pays soumis à des pénuries d’eau chroniques ou fréquentes d'ici 2050.