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Vaccination anti-Covid : un robot pour convaincre les indécis

Une simple discussion sur un ordinateur avec un chatbot, le petit personnage qui apparaît sur l'écran, peut inciter certaines personnes à se faire vacciner contre le Covid-19. C'est la conclusion d'une étude du CNRS et de l'Inserm.

Article rédigé par Anne-Laure Dagnet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des affiches pour signaler un centre de vaccination anti-covid à Bobigny (Seine-Saint-Denis). (SIXTINE LYS / RADIO FRANCE)

L'idée de départ, c'est que la communication de masse sur le Covid-19, les publicités à la télé à la radio, cela ne fonctionne pas. Pour convaincre ceux qui hésitent, rien ne vaut une discussion avec une personne de confiance, calée sur la question, idéalement son médecin traitant, qui pourra répondre à toutes les questions qu'on se pose, des plus personnelles aux plus générales. Mais c'est impossible de proposer ça à l'échelle de tout le pays, d'où l'idée de ce chatbot, ou agent conversationnel, le petit robot qui apparaît à l'écran et qui demande s'il peut répondre à des questions.

La réponse aux 51 questions les plus posées

Les chercheurs en sciences cognitives du CNRS, de l'Inserm et de l'École nationale supérieure ont mis au point un chatbot capable de répondre à 51 questions, celles qui sont le plus souvent posées sur les vaccins. Par exemple : est-ce que les vaccins sont sûrs ? Est-ce qu'il y a des effets secondaires, de quel type ? Les réponses sont courtes et l'interlocuteur peut enchaîner sur une autre question : "Vous m'avez dit qu'il n'y avait pas d'effets secondaires mais j'ai entendu le contraire". 

L'équipe a testé le chatbot sur 338 personnes et a comparé le résultat avec un groupe témoin de 305 personnes qui, elles, n'ont eu accès qu'à un document d'information sur la vaccination. Le nombre de participants ayant une opinion positive des vaccins a augmenté de 37% dans le groupe qui a échangé plusieurs minutes avec le robot. Plus important encore, ils étaient plus enclins à se faire vacciner, le nombre d'opposants à la vaccination a chuté de 20% dans ce groupe. Et ce n'est pas tout, l'effet chatbot se répercute au-delà du groupe témoin puisque la moitié des personnes qui ont dialogué avec lui a ensuite essayé de convaincre des proches de se faire vacciner et les trois quarts ont utilisé les arguments du chatbot. Tous ces résultats viennent de paraître dans la revue Journal of Experimental Psychology Applied.

Des applications possibles

C'est ce que souhaitent ces chercheurs. Hugo Mercier travaille au CNRS, il pense que ce chatbot pourrait parfaitement trouver sa place dans l'application TousAnti Covid, à condition de mettre à jour les informations du petit robot de manière rigoureuse. Car s'il y a la moindre erreur dans les réponses, c'est tout le dispositif qui perd sa crédibilité.

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