Alstom : le géant français du ferroviaire supprime 1 500 postes dans le monde pour réduire sa dette
Le carnet de commandes d’Alstom est bien rempli. Les pays, les collectivités ont besoin de trains, solution plus écologique que la voiture. Dans le secteur, Alstom est numéro 2, derrière le chinois CRRC. Mais depuis quelques semaines, le groupe français traverse une importante crise de trésorerie. Sa dette atteint désormais presque 3,5 milliards d’euros. Mercredi 15 novembre, la direction a annoncé le licenciement de 1 500 postes dans le monde, des postes plutôt commerciaux et administratifs, dans le but de réduire cette dette.
Les retards de livraison et les pénalités
Le problème est qu’Alstom remporte des contrats, mais ne parvient pas à livrer à temps ses trains. La SNCF notamment, en attend beaucoup et se trouve obligée de prolonger la durée de vie de ses rames. Par conséquent, Alstom accumule les pénalités de retard et a bien du mal à dégager de l’argent disponible. L'entreprise s’endette encore et encore dans un contexte de taux d’intérêt élevés.
Alstom n’arrive pas à livrer à temps pour plusieurs raisons. Selon les analystes, Alstom se disperse un peu trop dans ses offres, ce qui pose des problèmes pour les chaînes d’assemblage. Il y a aussi des soucis dans la gestion du groupe, même si Henri Poupard-Lafarge, le PDG, se défend, en expliquant qu’il doit gérer des "casseroles" qui datent du rachat du canadien Bombardier, en 2021, par Alstom. Ce rachat comprenait notamment la reprise de contrats déficitaires.
Retrouver de la crédibilité
Aujourd’hui, cet argument ne suffit plus à rassurer les actionnaires, à commencer par le premier investisseur d’Alstom : la Caisse des dépôts du Quebec, qui détient 17,5% du capital et qui voit sa rentabilité fondre comme neige au soleil. Cette perte de crédibilité n’était plus tenable. De là une décision de serrer la vis, de réduire les coûts en supprimant 1 500 postes. Il s'agit plutôt d'emplois dans les fonctions dites "support", c’est-à-dire le commercial et l’administratif.
Le groupe n’a pas précisé quels sites seront affectés. Alstom a encore cinq usines en France, le groupe en a aussi en Allemagne. Mais, la restructuration touche aussi le sommet, puisque le PDG Henri Poupart-Lafarge, en poste depuis février 2016, ne restera plus que directeur général. Philippe Petit Colin, qui vient de Safran, prend la supervision en tant que président du conseil d’administration.
L'objectif de ce plan est de réduire la dette d’au moins deux milliards d’euros d’ici mars 2025.
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