Brexit : pourquoi 90 bateaux de pêche français partent à la casse
C’est le résultat de la première phase d’une bataille diplomatico-commerciale de plus d’un an entre Paris et Londres, arbitrée par Bruxelles, faisant suite à la sortie du Royaume-Uni de l’Europe. La France a finalement obtenu un peu plus de 1 000 licences de pêche de la part du Royaume-Uni et des îles anglo-normandes, ce qui va permettre aux titulaires de continuer à pêcher dans les eaux britanniques comme avant le Brexit. Mais tous n'auront pas cette chance. Les laissés-pour-compte seront aidés par l’État.
Le nombre de demandes de démantèlement était de 164, de la part de marins-pêcheurs se sachant condamnés à l’interdiction de pêcher dans les eaux britanniques. 90 dossiers ont été retenus. Ces 90 bateaux vont aller à la casse et leurs propriétaires recevront une indemnisation. Cela représente 3% de la flotte française. Pour les dizaines de pêcheurs restés sur le carreau, ou dont l’activité a été fortement réduite, la Commission européenne va débloquer une enveloppe de 65 millions d’euros afin d’accompagner cette sortie de flotte.
Les Bretons les plus touchés
Les Hauts-de-France, la Normandie, la Bretagne, les Pays de la Loire et la Nouvelle-Aquitaine sont touchés. Mais c’est la Bretagne qui paiera le plus lourd tribut, car elle compte le plus de bateaux. Sur les 90 navires démantelés, 45 sont bretons (4% de la flotte locale).
La France n’est pas la seule touchée. Ce plan de sortie de flotte concerne aussi, et notamment, l’Irlande et les Pays-Bas. 30% de leur flotte est concernée.
Le pacte passé entre Bruxelles et Londres prévoit qu’à l’été 2026, les chalutiers européens devront renoncer à 25% de leurs captures dans les eaux britanniques. Pour maintenir la capacité de pêche globale de la France, les licences des bateaux envoyés à la casse vont pouvoir être récupérées par d’autres professionnels pour aller pêcher ailleurs que dans les eaux britanniques. Mais le message envoyé est difficile à comprendre. C’est la Grande-Bretagne qui a voulu sortir de l’Europe et c’est l’Europe qui doit désarmer sa flotte. De nouvelles négociations difficiles sont attendues dans les prochains mois.
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