Remontée des taux d’intérêt : les gagnants et les perdants
La Banque centrale européenne espère réduire la masse monétaire en circulation et freiner l'inflation qui fait rage dans l'Union européenne.
La Banque centrale européenne décide d’augmenter ses taux d’intérêt, pour la première fois en plus de dix ans. Objectif : combattre l’inflation. D’apparence très technique, cette décision va avoir des conséquences directes sur notre quotidien. Commençons par les gagnants qui sont peu nombreux. Cette révision à la hausse des taux d’intérêt va être surtout profitable aux épargnants… ceux qui ont réellement les moyens de "mettre de côté". ce qui n’est pas la majorité des Français aujourd’hui. Loin de là. Le mécanisme est simple : la hausse des taux par la BCE va redonner des marges de manœuvre aux banques qui vont pouvoir proposer des rendements plus attractifs sur certains placements.
Deux exemples concrets : les contrats d’assurance-vie et le populaire Livret A dont le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a annoncé récemment sur franceinfo le doublement de la rémunération à 2% dès le 1er août.
Les perdants
Les premiers perdants sont les particuliers investisseurs dans l’immobilier : acheter un appartement ou une maison va devenir plus compliqué car la hausse des taux va renchérir le remboursement des prêts, et les banquiers vont renforcer les conditions d’octroi des crédits. Les entreprises sont les autres perdantes de cette hausse de taux. Ces dernières années, elles empruntaient à de bonnes conditions avec des taux d’intérêt pratiquement zéro. Fini l’argent facile. Conséquence : frein à l’investissement. Les banques risquent de refuser des prêts pour les projets les plus risqués, sans parler des faillites probables. Enfin, les États : le poids du remboursement des dettes souveraines va s’alourdir au moment où les pays doivent investir massivement dans la transition énergétique.
Une page se tourne
La présidente de la BCE, Christine Lagarde, avait-elle le choix face à la situation internationale, la flambée des prix de l'énergie et la guerre en Ukraine ? La critique est facile, l'art est difficile. Quoi qu’il en soit, la France ne sera pas la première victime de cette décision contrairement à un pays comme l’Italie qui est aujourd’hui l'un des Etats de la zone euro le plus instable sur les plans économique et politique. Vraie question : comment éviter l’effet domino, la réaction en chaîne, en Europe ?
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