Emploi : l’industrie française n’attire plus les jeunes ingénieurs, selon une étude
L’enquête annuelle réalisée par l’association Ingénieurs et Scientifiques de France (l’IESF), publiée jeudi 3 octobre, est très éclairante. Elle montre qu’au cours des deux dernières années, le taux de recrutement des jeunes diplômés des écoles d’ingénieurs par des bureaux d’études est passé de 7 à 11%. Dans le même temps, le nombre de jeunes ingénieurs entrant dans l’industrie, tous secteurs confondus (automobile, métallurgie, énergie), a baissé de deux points de 38 à 36%. L’industrie lourde reste bien le principal débouché, mais visiblement plus dans l’esprit des jeunes qui arrivent sur le marché du travail.
Dans l’industrie, le nombre de Contrats à durée indéterminée (CDI) offerts aux jeunes recrues recule alors que le nombre de Contrats à durée déterminée (CDD) progresse. Là encore, les chiffres parlent : entre 2022 et 2024, le nombre d’embauches en CDI dans l’industrie a baissé de 3% et celui des CDD a progressé de 5%. Second point, la rémunération : le salaire d’embauche du plus bas niveau est passé de 34 000 euros annuels en 2022 à 29 000 en 2023, ce qui fait 5 000 euros passés à la trappe en deux ans.
La parité hommes-femmes ne progresse pas
Quant à la féminisation dans l’industrie, elle n’a pas avancé. Les femmes représentent 30% des 46 500 ingénieurs diplômés en France en 2023. Nous restons sur ce palier depuis 2011. Il y a de quoi être inquiet, car le nombre de jeunes filles en classes préparatoires des grandes écoles et écoles d’ingénieurs recule inexorablement.
Des cabinets d’études recrutent plus que l’industrie grâce à plus de CDI, de meilleurs salaires et une place plus importante donnée aux femmes. Pour la réindustrialisation de la France, que nos dirigeants appellent de leurs vœux, et dont nous avons besoin pour relever les défis énergétiques de demain (nucléaire, renouvelables, réseaux, etc), nous sommes encore très loin du compte et, surtout, des moyens que nous nous donnons pour y parvenir.
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