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Emploi : les moins de 30 ans sont de plus en plus nombreux à travailler

C’est ce que révèle une enquête de l’Urssaf. Cette étude livre un autre regard sur le marché de l’emploi et de l’insertion professionnelle.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Deux  jeunes auto-entrepreneurs à Paris. (VICTOR VASSEUR / RADIO FRANCE)

L’Urssaf est l’organisme public chargé notamment de collecter les cotisations de Sécurité sociale. Cet observateur privilégié du monde du travail a tout simplement comptabilisé les rentrées de cotisations en fonction des classes d’âge, sachant que plus une classe d’âge travaille, plus elle verse de cotisations : le calcul est donc facile.

Sur les quelque 27 millions de recrutements répertoriés, le taux de déclarations préalables à l’embauche des moins de 30 ans est passé de 41% sur l’ensemble de 2021 à près de 48% au deuxième trimestre 2022. Une hausse importante sur une seule année que l’on n’avait jamais constatée auparavant.

Précarité

Cette hausse de recrutements des jeunes est notamment poussée par l’apprentissage (les chiffres de l’emploi de l’Urssaf prennent désormais en compte les apprentis). Mais la vraie tendance de fond, c'est l’augmentation du nombre de créations de micro-entreprises. Sur le premier semestre de cette année, le nombre de microentreprises créées a progressé de près de 2% par rapport à 2022. Or, selon l’Urssaf, pratiquement le quart des créateurs de ces structures a aujourd’hui moins de trente ans.

Embellie du marché du travail

Cette étude est à relativiser mais prouve malgré tout que les jeunes font partie des gagnants de l’embellie du marché du travail depuis la sortie de la pandémie, plus que leurs aînés. Il est vrai que l’apprentissage est sujet à polémique chez certains politiques qui y voient de l’emploi déguisé. Mais l’apprentissage, c’est une occasion de se former sur le terrain, de mettre le pied à l’étrier dans le monde professionnel, d’acquérir des savoirs, de découvrir le monde de l’entreprise et de bénéficier d’une rémunération. Une réelle insertion à l’heure où les entreprises recrutent. Quant à la progression constante des microentreprises (je ne parle pas des trop nombreux auto-entrepreneurs contraints aux petits boulots pour survivre), elle prouve que de plus en plus de jeunes aspirent à plus de libertés que n’offrent le salariat privé ou le service public, quitte à prendre des risques et d’échouer avant de repartir sur de nouvelles bases, avec l'expérience acquise.

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